La perfection du tir 1


Derrière ce titre, on découvre un roman de Mathias Enard publié chez Actes Sud en 2003.

L’action se déroule dans une ville quelconque où la guerre civile sévit depuis de longues années et le fil conducteur est la violence. Violence de la guerre, violence du groupe, violence de l’individu.

Où comment une situation peut vous faire sombrer dans la folie, pas une folie douce non une folie meurtrière, calculatrice , indécelable.

Après la lecture des premières pages et malgré la poésie de l’écriture, on ne peut que s’interroger sur les intentions de l’auteur.Vers quelles voies veut-il nous emmener ?  Violence des faits, violence des actes qui met mal à l’aise, qui interrompt la lecture, qui à certains moments donne envie de jeter le livre au loin.

Mais la qualité d’écriture est telle que l’on y revient encore et encore pour connaître l’issue de ce récit si sombre.

Le héros du récit, peut-on seulement le nommer ainsi , n’est satisfait que lorsqu’il réussit un tir parfait.Sur qui tire-t-il ? Hormis sur les cibles désignées lors des opérations militaires auxquelles il participe, les autres sont  choisies au hasard des situations, de ses envies et de ses rancoeurs. Aucun sentiment, juste atteindre la perfection.

L’amour fait son apparition, mais encore une fois la perfection peut-elle exister ? Faut-il aller jusqu’à la mort pour l’atteindre ?

Un roman à lire en plusieurs fois, car la violence est tellement oppressante que plus d’une fois on le laissera de côté . Pourtant, on sera transporté par la richesse du style et la qualité de l’écriture qui en fait un récit poétique. Et bien au-delà, l’envie de connaître ce qu’il adviendra du « héros »  l’emporte.


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Commentaire sur “La perfection du tir

  • Cécile Caillou-Robert

    La lecture de ce livre m’a également laissé un souvenir très fort, un souvenir qui ne s’efface pas après avoir refermé la dernière page. C’est un texte qui donne la sensation d’être dans la peau du sniper, de vivre véritablement « la perfection du tir ». Pour parvenir à cela, Mathias Enard, dont c’était le premier roman, est sans aucun doute un grand écrivain.