Rentrée littéraire janvier 2011 : Rouge dans la brume de Gérard Mordillat 1


9782702141625Après « Les Vivants et les morts » (dont vous avez pu voir une adaptation télévisée en décembre dernier) et « Notre part des ténèbres« , Gérard Mordillat continue d’explorer les conflits sociaux et politiques de ce début de vingt et unième siècle.

Là, c’est à la Méka que tout commence. Il y a Carvin, Weber, Mortier ou Melle Poinseau : eux,  ils viennent de recevoir leurs lettres de licenciement timbrées – comble de cynisme – d’un cœur avec des fleurs autour…

En face, Socko, Fayet, Thorins et Million, l’ignoble avocat…

Quelque part, Anath Werth, la DRH…

Ailleurs, les fonds de pensions basés à Détroit qui possèdent l’usine…

Et les pouvoirs publics : préfets, forces de police, gouvernement et politiques de tous bords…

Très vite, la situation se durcit… Blocage… Les salariés n’ont plus rien à perdre, à part peut-être leur dignité dans des négociations iniques, alors ils décident de ne rien céder à la loi du plus fort. « Ils sont assez malins pour ne rien dire, ne rien réclamer. Ils affirment leur refus de la fermeture du site et des licenciements et nous donnent quarante-huit heures pour convoquer un nouveau CE », remarque l’avocat quelque peu surpris. Ce n’est que le début d’une bataille dont les salariés ont choisi de maîtriser les règles, de pas se soumettre et qui fera tâche d’huile aux alentours… Et même plus loin !

Des personnages hauts en couleurs et profondément humains, leurs vies, leurs amours, leurs ennuis… Et la lutte qu’ils construisent ensemble…  Une intrigue haletante… Un combat d’aujourd’hui scandé par des extraits de discours de politiques, économistes, syndicalistes comme autant de résonances ancrées dans la réalité ou « comment échapper au rituel des fermetures d’entreprise » selon Gérard Mordillat dans son interview à France Culture.

« Il faut inventer les mots de la révolte d’aujourd’hui pour inventer la révolte ». Et si tout cela devenait réalité ?

A écouter ici : Gérard Mordillat lisant un extrait de « Rouge dans la brume »


A propos de Christine Perrichon

Les autres... Mes copains d'école... Eux, ils jouaient aux pompiers, à l'école, au docteur... Moi ? A la bibliothécaire : j'avais même fait des fiches dans mes livres pour pouvoir les prêter... Ajoutez à ça d'avoir été pendant longtemps l'une des plus jeunes lectrices de la bibliothèque d'O. Et, chaque mercredi : " Quel est ton numéro de carte ? - 2552 - Mais non, tu te trompes, tu es trop petite pour avoir ce numéro là (les enfants de mon âge avaient un numéro supérieur à 4000)" Et puis, on ne pouvait emprunter des romans que si on empruntait des documentaires... C'est comme ça que j'ai lu toutes les biographies des peintres, musiciens, sculpteurs et même aviateurs ou chercheurs... Au moins, ça me racontait la vie ! Et je me disais : " Si j'étais bibliothécaire... je laisserais les enfants choisir ce qu'ils veulent lire..." Alors, quelques années plus tard, face au grand saut dans la vie professionnelle, comme une évidence : je serai BIBLIOTHECAIRE !!! Et depuis plus de 20 ans, de bibliothèques municipales en bibliothèques départementales, mon enthousiasme est intact : - Quand les cartons de livres commandés arrivent, c'est chaque fois un peu noël... - Quand je peux échanger sur les livres ou les CD que je viens de découvrir, c'est chaque fois un moment de bonheur... - Quand les outils numériques viennent bouleverser nos pratiques, c'est la plongée excitante vers l'inconnu... Une nouvelle aventure s'ouvre maintenant ! Chermedia, notre plateforme d'échanges et de partages

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Commentaire sur “Rentrée littéraire janvier 2011 : Rouge dans la brume de Gérard Mordillat

  • Annie Beaubois

    Roman social bouleversant, peinture poignante et réaliste de la tragédie vécue par des hommes et des femmes dont l’usine ferme pour être délocalisée. Que peuvent faire ces pions humains face à la logique capitaliste pour qui seul le profit compte? Pas grand chose mais le désespoir peut amener à des actes ultimes où la folie des hommes rejoint la folie du temps.
    Un style puissant, rugueux, « brut de décoffrage » mais aussi sentimental et poétique comme ce coucher de soleil final « Rouge dans la brume » sur le Pays Basque.