C’est un roman « puzzle » que nous offre Jean-Michel Guenassia avec « le club des incorrigibles optimistes ». Le titre en lui seul est une promesse alléchante. S’y plonger est un véritable délice.
D’un côté, nous suivons Michel. Le jeune narrateur passe son temps entre le lycée et ses parties de baby foot au café « Le Balto ». Mû par la curiosité, il découvre dans l’arrière salle un club atypique : celui d’étrangers apatrides. Ils ont fui les dictatures en laissant derrière eux leur vie. Il y a Igor, le médecin, devenu chauffeur de taxi ; Werner, qui a fui l’Allemagne nazie ; Imre et Tibor les deux acteurs bulgares ; on y croise parfois Sartre et Kessel.
Au lieu d’éconduire le jeune garçon, ils vont lui faire une petite place et partager avec lui leurs vies, leurs espérances, leurs combats . Le Balto est devenu leur port d’attache et leur famille.
De l’autre côté, l’auteur nous dépeint la société française, sa petite bourgeoisie, le ressentiment encore tenace vis à vis des allemands, et surtout les lézardes qui apparaissent petit à petit à propos de la question de l’Algérie.
Les deux côtés se côtoient et se croisent au gré des pages pour tisser une tranche d’Histoire de France.
Le Club des incorrigibles optimistes vient de recevoir le Goncourt des Lycéens.
En tous les cas, le sujet semble intéressant, je vais le mettre dans ma liste d’achats. Merci bien Véronique.