Embuscade
Un djebel à contre-jour
Dont les crêtes enflammées
Dessinent tous les contours
Sous nos regards médusés.
Le cheminement est lent,
La nuit coule dans les vallées.
Un voyage d’agrément?
La fin d’une destinée?
Encore des lambeaux de nuit
D’où soudain jaillit la flamme.
Une rafale et un cri,
La folie et le napalm.
Il y a une seconde
Ce paysage de vacances
Semblait le plus beau du monde
Et voilà cette flagrance.
La terre s’abreuve de ce sang
Honteuse de cette violence,
Et l’homme qui appelle « maman »
Dans un souffle d’espérance.
Que d’épitaphes inutiles
Et de discours hypocrites
Qu’autant de mémoires stériles
Sur les guerres déjà écrites!