Retour sur la rencontre avec Grégory Jolivet vendredi 25 septembre.
Et alors ? Comment devient-on vielleux ?
Dans mon souvenir j’étais très proche de mon grand-père, chanteur amateur d’airs traditionnels, musicien – accordéon chromatique – membre d’une troupe de théâtre, avec lequel j’avais un lien artistique très fort. Tout petit, j’ai senti une prédisposition pour la musique. Je me disais même, plus tard je serai chanteur !
Très tôt ses goûts on été éclectiques, il écoutait aussi bien Julien Clerc, Tri Yann, Alan Stivell, Michael Jackson, que la musique disco, la new wave, la cold wave.
A 13 ans, c’est le choc. Pendant l’été, il assiste au festival de Saint-Chartier et là, décide d’être musicien. La cornemuse a sa préférence mais son apprentissage n’est pas enseigné au Conservatoire de Bourges. Il doit choisir entre la guitare, le cor et la vielle. C’est la vielle qui l’emporte. C’est à cette occasion qu’il rencontre Laurent Fossé, un vielleux qui lui fait découvrir et revisiter le répertoire traditionnel du Berry.
Pendant sept ans, il va apprendre à connaître l’instrument, écouter des vielleux, s’intéresser au renouveau des musiques traditionnelles et à l’écriture de nouvelles compositions. Des artistes comme Gilles Chabenat et Valentin Clastrier vont lui donner rapidement envie de devenir musicien professionnel.
Saint-Chartier, c’est aussi la rencontre avec l’univers des luthiers, une collaboration qui lui permet d’aborder la vielle d’une façon plus technique. Ce travail va l’amener à réfléchir à de nouvelles orientations musicales et à explorer les multiples possibilités de l’instrument.
Dans le même temps, il enseigne dans des écoles de musique à des élèves de tous âges. Animé par le partage et la transmission, c’est un lien qu’il tient à préserver.
En 2007, Grégory introduit la musique amplifiée dans ses créations, sans pour autant se détourner du registre acoustique. Il est friand de rencontres musicales et de performances. C’est ainsi qu’il va faire la connaissance de Kaki King, guitariste américaine adepte du tapping, une collaboration qui va lui donner envie d’apporter des modifications physiques et techniques à sa vielle. Ces changements vont enrichir son univers artistique et le faire renouer avec les musiques qu’il affectionnait à l’adolescence.
Toujours curieux de nouveaux sons, de nouvelles expériences musicales et humaines, Grégory s’invente à travers des performances, de nouveaux terrains de jeux. Ces expérimentations lui valent une reconnaissance internationale. Il n’en demeure pas moins fidèle à son public qui le suit depuis ses débuts sur les parquets des bals folks. De plus en plus sollicité pour des projets à l’échelle nationale voire internationale, Grégory reste attaché à ses racines berrichonnes. Il s’implique dans de nombreuses collaborations avec des artistes locaux. Il réalise également des créations autour de célèbres figures locales (Ernest Nivet, Maurice Rollinat,…).
A l’image de sa vielle atypique, Grégory n’a pas fini d’évoluer et de casser les codes d’un genre, pour le plus grand plaisir de tous.
Les créations et collaborations de Grégory Jolivet en quelques liens :
La Machine, Blowzabella, Rue Pascale, Duo Jolivet/ Thouseau, Le Grand Barouf, Organic Bananas
Créations originales à écouter sur Soundcloud