Écrire à partir de rien est excessivement difficile pour qui veut entreprendre une œuvre longue : sur le premier, j’étais resté bloqué au bout d’une cinquantaine de pages. Un roman se prépare, et le temps des recherches est fondamental.
Mais d’abord, un petit point d’avancement : j’ai repris le chemin régulier de l’ordinateur, sur des séances légèrement plus courtes. J’approche les soixante-cinq pages, même si je me détache progressivement de l’ordre final dont les lecteurs feront l’expérience. Trois de mes proches ont lu les cinquante premières pages, parmi les plus critiques pour mon premier roman : leur réaction est globalement unanime et se pourrait se résumer en une seule question : « Quand est-ce que tu écris la suite ? ». Encourageant.
Reprenons maintenant le fil de mon récit : l’idée, éclose à la fin du printemps et au début de l’été 2008, mûrissait doucement. Je n’étais pas pressé par le temps, espérant encore trouver un éditeur pour mon premier roman – dès le premier jet, quelle inconscience ! -, et avoir éventuellement à le retravailler en profondeur. J’en fis d’ailleurs un second jet – pas une réécriture totale, mais des modifications ponctuelles – à la fin de l’été, lorsque je pus enfin le relire sereinement et sans aversion. Et je refis une série d’envois aux éditeurs, j’attendis les réponses – les refus -, et ainsi de suite…
Je profitai donc ce temps-là, disons jusqu’au premier tiers de l’année 2009 pour collecter et assimiler de très nombreuses informations, et lire… Des rares romans dont le thème était proche, ou ne couvrait qu’un des aspects que j’envisageai de traiter (par exemple Le parfum d’Adam, de Jean-Christophe Rufin, ou Un ami de la Terre, de T. C. Boyle), des essais ou documents (La face cachée du pétrole, d’Eric Laurent, Histoire secrète des forces spéciales, d’Eric Dénécé,…). J’ai aussi consulté de nombreux sites Internet, français et internationaux, y compris des sources scientifiques, sélectionné des articles de presse dans des publications économiques, visionné des documentaires…
J’ai bien tenté de nouer quelques contacts sur des points précis, mais mon approche (jeune auteur de roman jamais publié,…) me vouait souvent à l’échec. Exceptionnellement j’avais de la chance : j’ai pu ainsi discuter de la scène d’action que je destinai alors au prologue avec un véritable spécialiste du domaine. Il m’en a confirmé la crédibilité, et m’a donné quelques éléments d’informations et des idées que je n’aurai pu avoir seul. De quoi commencer une page de remerciements à insérer en fin d’ouvrage.
Pour ne rien vous cacher, cette scène est pour l’instant passée en troisième position, mais son importance est centrale. Pour preuve : je l’avais couchée sur le papier dès janvier 2009, presque un an avant de commencer véritablement l’écriture de toutes les autres.
Au final, l’ensemble de ces informations, croisé avec l’idée d’intrigue dont je disposai au départ, m’a permis de construire une trame, sorte de fondation qui fera l’objet de mon prochain billet.
Une partie de ce travail ne s’est jamais arrêtée. Elle se poursuit même pendant l’écriture proprement dite, et vient enrichir en permanence ma réflexion. Pour moi qui suis curieux de nature, et qui ai toujours eu une certaine facilité à apprendre, c’est un exercice très agréable, et qui rompt largement avec les bas horizons de la routine quotidienne. Une sensation plutôt exquise : s’installer totalement dans la peau d’un écrivain.