Un coup de grogne sur la nature à la veille de l’animation poésie……Hiver vous n’êtes qu’un vilain de Charles d’Orléans
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain.
Eté est plaisant et gentil:
En témoignent Mai et Avril
Qui l’escortent soir et matin.
Eté revêt champs, bois et fleurs
De son pavillon de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l’ordonnance de Nature
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil;
On vous doit bannir en exil!
Sans point flatter, je parle plain:
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain.
Espérons, avec Polnareff que l’on pourra bientôt chanter cette autre poésie de Charles d’Orléans:
Rondeau
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s’est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.
Il n’y a beste ne oyseau,
Qu’en son jargon ne chante ou crie ;
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d’argent d’orfaverie,
Chascun s’abille de nouveau:
Le temps a laissié son manteau.
Charles d’ORLÉANS
en français de l’époque mais facile à traduire, pourvu que le mercure s’élève.
Grand merci au vilain hiver
Et merci au gentil printemps
Qui nous remémorent les vers
Du noble Charles d’Orléans
Prisonnier pendant vingt-cinq ans
Dans les brumes de l’Angleterre
Sa plume libre cependant
Ben quoi, profitons un peu du « blanc manteau » car le temps de le dire, nous transpirerons dans les maillots !