Dans ma façon de travailler, la trame, le canevas, le séquencier – trois termes différents pour désigner un seul et même outil – occupe une place très importante. C’est en quelque sorte mon programme, la ligne directrice de l’ouvrage, à la fois un horizon et un garde-fou : je m’en sers de guide, je m’en écarte parfois, mais je ne perds jamais de vue l’objectif.
Comment se présente-t-il ? C’est au départ quelques feuilles de brouillon, qui deviennent rapidement un fichier Word. J’y consigne rapidement quels personnages interviennent, éventuellement le lieu, mais surtout ce que ce temps doit apporter à l’histoire, pour lui permettre de progresser. La plupart de ces temps, préfigurations des chapitres, tient en deux ou trois lignes, à chaque fois. Pour les plus précis, je vais parfois jusqu’à la demie page, mais cela reste relativement rare.
Pour le roman en cours, j’étais au départ sur 43 séquences, 43 temps… Mais comme tout le reste, la trame est mouvante. Elle va se nourrir des personnages, de leurs interactions, des situations que l’écriture fera naître et qui n’étaient pas envisagées à l’origine.
Au jour d’aujourd’hui, là où je devrais être à la dixième séquence, je suis dans mon quinzième chapitre. Pour quelles raisons ? Pour mieux décrire la psychologie des personnages, pour mieux mettre en place certaines relations, parce que j’ai rajouté aussi des protagonistes…
Et peut-être qu’au final, vers le deuxième ou le troisième jet, je vais redescendre à douze chapitres, je supprimerai des chapitres qui n’apportent rien. Mais c’est encore dans longtemps : car même si j’attaque désormais des séquences auxquelles je pense depuis presque deux ans, et que j’écris donc plus vite, je ne suis qu’à la 75ème page. C’est encore trop peu.
Du coup, pardonnez-moi si j’y retourne… Et à très bientôt… Prochaine livraison : les personnages (fin avril ?). Et je consacrerai sans doute un chapitre sur les outils d’aide à l’écriture, à l’occasion.