Le gardien du phare aime trop les oiseaux


Des oiseaux par milliers volent vers les feux

Par milliers ils tombent par milliers ils se cognent

Par milliers aveuglés par milliers assommés

Par milliers ils meurent

 

Le gardien ne peut supporter des choses pareilles

Les oiseaux il les aime trop

Alors il dit Tant pis je m’en fous !

 

Et il éteint tout

 

Au loin un cargo fait naufrage

Un cargo venant des îles

Un cargo chargé d’oiseaux

Des milliers d’oiseaux des îles

Des milliers d’oiseaux noyés.

 

 

Jacques Prévert

 (poème tiré de « Histoires » Folio 119)


Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2 × = 8

0 commentaires sur “Le gardien du phare aime trop les oiseaux

  • stephanie devoize

    Toujours agréable de relire Prévert…

    Pour info, c’est ce poème qui a inspiré « les déferlantes » à Claudie Gallay.
    Elle l’a entendu un jour et à eu par la suite l’idée de cette histoire.

    Un beau poème pour un beau texte…