Lors des deuxièmes rencontres entre écrivains français et mongols, nous avons eu le plaisir de retrouver Osorjin, qui nous avait déjà fait une forte impression l’an passé. Cet homme au parcours surprenant, nomade ayant fait des études d’hydrologie en Allemagne et ayant délibérément opté pour un retour aux sources dans son Gobi, évoque pour nous ce que la nature, le silence et la proximité des bêtes et des éléments induit comme état poétique. En 2010, il avait chanté un extrait d’épopée. Cette année, il a couché sur le papier deux poèmes, des mots tressés de musiques qui lui viennent dans le quotidien de l’immensité. Régulièrement, celui qui tutoie les aigles et le désert, va à Oulan Baatar, à la librairie Papillon et commande des cassettes de musique, classique, de film ou autre, qu’il ramène dans son Gobi pour illuminer ses rêveries et poétiser.
Et là, rencontre improbable, ourdie par quelque muse, le nomade habité, assis sur son désir de publier en français son verbe aérien, boit une bière avec André Velter, l’un de nos grands poètes. Promis, il enverra ses textes et l’autre les fera briller.
C’est aussi simple que le vol d’un pollen à l’autre bout du monde.
Nous attendons avec impatience que l’inspiration d’un nomade du Gobi, renaisse dans le verbe voyageur d’André Velter…
Un conte improbable et doux, où celui qui « secoue le sablier du ciel » chevauche sa parole.
A Suivre…