Le héron de Guernica d’Antoine Choplin aux éditions du Rouergue, la Brune.
1937, dans cette époque troublée, Basilio un jeune homme, un peu « simple », vit et travaille à Guernica. Son passe-temps, le dessin, il observe les hérons dans les marais. Il semble loin de la guerre qui gronde. Dans son monde, les priorités sont, son oncle, la belle Célestina, à qui il voudrait offrir une toile représentant un héron et ses escapades dans les marais pour peindre.
A travers la vie du jeune homme on découvre le village de Guernica , un village avec ses habitants, paysans et artisans, la vie de gens simples qui s’écoule, la guerre qui gronde. Puis c’est les bombardements allemands, la terreur, la mort, la destruction. Basilio erre dans la ville, puis se réfugie dans les marais pour retrouver le héron qu’il avait vu le matin même. L’animal est là, quelque chose en lui a changé, la bête est blessée, Basilio le peint.
Puis dans la même année a lieu l’exposition Internationnale de Paris. Pablo Picasso y expose sa célèbre toile, Guernica.
Le père Eusebio, propose alors à Basilio de se rendre à Paris pour y rencontrer le maître et lui montrer ses toiles et les photos que le prêtre a prises.
Car lui, il y était à Guernica, et Picasso …
Les témoignages de celui qui y était, et de celui qui a imaginé l’horreur…
Dans ce roman, Antoine Choplin nous montre que l ‘émotion à travers la peinture peut-être transmise aussi bien par l’oeuvre de celui qui l’a vécue et qui nous donne des images réelles, que par le génie d’un Pablo Picasso qui dans son « Guernica » raconte toute l’horreur et la folie de la guerre avec une peinture agressive violente et percutente.
J’ai beaucoup aimé la première partie,toute la poésie avec laquelle Antoine Choplin nous dépeint l’ environnement et la vie de Basilio. la passion du jeune homme pour la nature, la délicatesse, la patience avec laquelle il arrive à créer un lien avec son héron. Sa naîveté lorsque dans les marais il vient en aide à un soldat deserteur. Son humanité lors des bombardements…
Dans la deuxième partie, on retombe dans la fiction pure, la rencontre peu probable avec Picasso … Peut-être la rencontre de Basilio avec la toile du maître qui semble le tétaniser, le paralyser … mais la poésie s’est envolée ! avec le héron.