« Les mondes perdus » – Des textes à découvrir


navetteDu 18 novembre 2011 au 14 janvier 2012, la médiathèque de Bourges organisait un concours de nouvelles ouvert à tous. Le 31 mars, étaient dévoilés les lauréats qui ont accepté que leur texte soit publié ici. Merci à eux de nous permettre de les découvrir !

Voici le 2ème prix dans la catégorie  des 13-17ans :

 

Origine

Valentin ROGER-ROY

 

 

Journal de bord, page n°1 : Je suis le commandant John Corner de la navette 713. Mon équipage est composé de cinq autres personnes :

Dave Thompson, l’infirmier de la navette,

Matt Dridge, un ancien scientifique de renommée sur la planète Terre 67 qui s’est reconverti en soldat,

Brian Corner, c’est un soldat interstellaire,

Steve Miller, c’est un lieutenant interstellaire,

Kate Even, seule femme à bord, elle, est sergent interstellaire,

Ci-joint des photographies dévoilant nos identités. Notre mission est secrète et ne sera pas révélée dans ce journal, sauf en cas de nécessité, comme le stipule l’article militaire 202 de la planète Terre 13.

Nous sommes partis de la planète Terre 13 depuis 6 mois terriens et n’avons pas trouvé la planète que nous cherchons.

 

Page n°2 : Un mois s’est écoulé, nous avons quitté l’espace connu, nous avons atteint la galaxie de Pégase. Nous avons décelé une légère fuite de carburant, rien d’alarmant. Autrement, le sergent Even ne cesse de nous battre au poker.

 

Page n°3 : La fuite de carburant n’était pas bénigne. A ce rythme-là, nous allons devoir nous poser sur la planète la plus proche.

 

Page n°4 : Nous avons repéré une planète pour nous poser. D’apparence rouge, il semblerait que l’on puisse y respirer. Elle possède un taux de radiation plus élevé que la moyenne mais acceptable.

 

Page du journal n°5 : La planète possède des minerais qui peuvent, une fois dissous avec de l’A5, nous servir de carburant, mais Matt Dridge, en tant qu’ancien scientifique, ne peut pas résister à l’idée d’explorer cette planète. Brian Corner, qui s’occupe d’extraire les minerais avec la foreuse de la navette, l’a approuvé ainsi que tout le reste de l’équipage. Je prendrai avec moi de quoi écrire la suite de ce journal.

 

Page du journal d’expédition n°1 : La végétation de cette planète est d’un rouge sombre, tel que l’on a un sentiment d’étouffement. Notre vaisseau s’est posé près d’un lac, nous nous y rendons pour voir si l’eau est potable, ce n’est pas que s’injecter du Phax nous dérange mais nous sommes terriens Cela remplace l’eau dans l’organisme. Arrivé près du lac, notre infirmier Dave Thompson fit les analyses de l’eau. Quand soudain nous avons aperçu un insecte volant s’apparentant à une libellule géante de quarante ou cinquante centimètres. Elle se dirigeait vers les nénuphars couleur safran qui flottaient au milieu du lac. Soudain, une grenouille d’une taille démesurée attrapa avec sa langue la libellule qui, à cet instant, sembla terriblement fragile. Après cet événement, nous avons récupéré de l’eau et sommes retournés dans le vaisseau.

 

Page n°6 : Plusieurs jours se sont écoulés depuis notre expédition. Steve Miller, notre lieutenant, est atteint de symptômes inquiétants. Il a une sensation d’étouffement. Notre infirmier Dave Thompson a trouvé une épine dans sa main droite.

 

Page n°7 : Son état a empiré, seule l’atmosphère de la planète le soulage. Malheureusement, nous avons été attaqués à plusieurs reprises pendant la nuit et n’avons jamais su qui étaient nos agresseurs.

 

Page n°8 : Ici Steve Miller, lieutenant interstellaire, j’informe mes coéquipiers par ce journal de mon départ de la navette. Je ne peux plus supporter cette souffrance ; Je me sauve dans la jungle de cette planète, n’essayez pas de me retrouver.

 

Page n°9 : Notre lieutenant, Steve Miller n’est plus. Le soldat Brian Corner et moi-même l’avons trouvé près du sas d’évacuation. La porte était ouverte, s’en dégageant une odeur de chair consumée. Son corps était décomposé en plusieurs morceaux et était fondu par endroit. Depuis quelques heures, des bruits de pas se font entendre. Nous nous sommes retranchés dans le centre de commande, dans la partie supérieure du vaisseau. Nous devons attendre encore cinq heures terriennes avant de partir, il faut que l’A5 dissolue totalement le minerais.

Cependant, si des créatures, quelles qu’elles soient, se trouvent à bord, il ne serait pas judicieux d’aller dans l’espace.

 

Page n°10 : Je suis le nouveau lieutenant, Kate Even, le commandant John Corner nous a conseillé d’écrire sur ce journal afin de garder une trace de nous. Les pas que nous entendions se sont rapprochés et des cris à vous glacer le sang retentissent. Nous avons pris nos armes et nous avons programmé le système de sécurité.

 

Page n°11 : Nous avons été attaqués. Matt Dridge est mort, à cause de ses blessures. Son agresseur est mort lui aussi, c’est un homme, enfin pas tout à fait, c’était un homme. Ses membres sont pourris, c’est un cadavre, un mort-vivant, on se croirait dans un film d’horreur !

Nous sommes terrifiés, mais ce nouvel élément confirme mes pires craintes, attendez… Une meute de zombies !

Leurs yeux jaunes et leurs dents acérées nous glacent comme des pistolets frigorifiques. Nos tourelles automatiques à détecteurs de mouvements ne tiendront pas longtemps avant d’être à sec. J’ai programmé le système d’autodestruction, seuls mon frère et moi sommes en vie. Notre mission était de trouver la planète Terre d’Origi…, nous l’avons trouvée.

Photo publiée sur Flickr en licence Creative Commons par FrencKeldar


A propos de Christine Perrichon

Les autres... Mes copains d'école... Eux, ils jouaient aux pompiers, à l'école, au docteur... Moi ? A la bibliothécaire : j'avais même fait des fiches dans mes livres pour pouvoir les prêter... Ajoutez à ça d'avoir été pendant longtemps l'une des plus jeunes lectrices de la bibliothèque d'O. Et, chaque mercredi : " Quel est ton numéro de carte ? - 2552 - Mais non, tu te trompes, tu es trop petite pour avoir ce numéro là (les enfants de mon âge avaient un numéro supérieur à 4000)" Et puis, on ne pouvait emprunter des romans que si on empruntait des documentaires... C'est comme ça que j'ai lu toutes les biographies des peintres, musiciens, sculpteurs et même aviateurs ou chercheurs... Au moins, ça me racontait la vie ! Et je me disais : " Si j'étais bibliothécaire... je laisserais les enfants choisir ce qu'ils veulent lire..." Alors, quelques années plus tard, face au grand saut dans la vie professionnelle, comme une évidence : je serai BIBLIOTHECAIRE !!! Et depuis plus de 20 ans, de bibliothèques municipales en bibliothèques départementales, mon enthousiasme est intact : - Quand les cartons de livres commandés arrivent, c'est chaque fois un peu noël... - Quand je peux échanger sur les livres ou les CD que je viens de découvrir, c'est chaque fois un moment de bonheur... - Quand les outils numériques viennent bouleverser nos pratiques, c'est la plongée excitante vers l'inconnu... Une nouvelle aventure s'ouvre maintenant ! Chermedia, notre plateforme d'échanges et de partages

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