Après avoir illustré quatre albums sur le thème des animaux, Jean-François Dumont signe avec Bête comme ses pieds une histoire jubilatoire se déroulant dans une cour de récréation entre une fille et un garçon.
La petite fille, la narratrice, nous explique que Thomas est bête comme ses pieds car c’est un garçon. Eh oui, à cet âge là, toutes les filles trouvent tous les garçons idiots et tous les garçons trouvent toutes les filles bêtasses, chromosomiquement parlant c’est dans l’ordre des choses. Chamailleries et réconciliations avec un bisou en prime sont donc au rendez-vous dans cette histoire dont l’originalité se trouve surtout dans le point de vue choisi par l’auteur pour la raconter. En effet, les illustrations et la mise en page nous montrent la moitié du corps des personnages, à savoir, les jambes, les pieds et quelquefois les mains. L’auteur prend donc, si j’ose dire, au pied de la lettre son titre bête comme ses pieds et réalise un véritable tour de force en arrivant à nous faire ressentir les premiers émois amoureux des protagonistes sans nous montrer leurs visages qui conventionnellement restent le miroir des sentiments. Là, grâce à des petits détails et au talent d’illustrateur de Jean-François Dumont, la douleur, la colère, la joie et la tendresse transpirent à travers les dessins crayonnés et colorés venant confirmer ce que l’on pressentait : les gestes nous trahissent. D’autre part, le format à l’italienne choisi pour ce livre renforçe la dynamique de l’histoire.
Jean-François Dumont, illustrateur talentueux
De par les thématiques abordées, cet album destiné aux enfants à partir de trois ans est à conseiller surtout aux enfants âgés de six, sept ans qui retrouveront leurs préoccupations récréatives et prendront à n’en pas douter leur pied à sa lecture.
En tout cas, il a déjà inspiré plusieurs superbes travaux artistiques et littéraires (sur les expressions) dans les classes participantes à Lurelu dont cette animation réalisée par les enfants de l’école de Saint-Pierre-Les-Bois qui ont imaginé le haut du corps des personnages en travaillant comme l’auteur sur du papier kraft :