Le bonheur conjugal. Tahar Ben Jelloun. Edition Gallimard.
Lui artiste renommé au sommet de sa gloire est paralysé suite à une attaque cérébrale qui le laisse lourdement handicapé.
Persuadé que sa femme en est la cause, il décide pour fuir une dépression galopante, d’écrire son histoire et la chute inexorable de leur relation.
Ils vivent un enfer mais se complaisent presque dans cette relation perverse, morbide,
C’est l’histoire d’un enfermement presque pathologique où chacun est incapable de remise en question.
On pense toujours que c’est la faute des autres mais si le doute ne nous habite pas comment avancer.
Leur défaite c’est cela , leur incapacité à se parler, leurs malentendus permanents, leur complaisance à se faire souffrir, leur croyance que chacun doit dominer l’autre.
Cette histoire est celle d’un couple, du mariage , non pas celui de deux êtres qui s’aiment mais de deux familles de milieux différents.
Le peintre écrit son histoire qu’il cache soigneusement dans un tiroir mais sa femme trouve le manuscrit et décide d’écrire elle aussi leur histoire mais de son point de vue en reprenant point par point ce qu’il décrit.
C’est féroce et implacable mené par une écriture poétique et rythmée comme un conte.
Une fable noire où l’on se détruit minutieusement, méthodiquement.
Heureusement que ce n’est qu’une histoire, on y croirait presque
C’est infiniment désespérant , ce tableau presque hyper-réaliste mais si juste pour certain
Malgré cette voie sans issue, on reste captivé par ce couple et on tourne chaque page avec presque autant de perversité que ces deux-la !!
Qui va gagner la partie !!!