L’actrice Danielle Darrieux en visite à St-Florent le 5 septembre 4


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(Extrait du film de Claude Autant-Lara « Occupe-toi d’Amélie », 1949)

Samedi 5 septembre 2009 à 11h00, la ville de Saint-Florent-sur-Cher aura l’honneur de recevoir une légende vivante, la doyenne des actrices françaises, Danielle Darrieux, pour inaugurer en sa présence l’espace communal portant son nom, dans l’ancienne école du hameau de Massoeuvre * (non loin de l’usine centenaire et du village de Rosières, connu pour son industrie métallurgique et les mythiques fours ménagers en fonte).

Née le 1er mai 1917 à Bordeaux, Danielle Darrieux grandit dans une famille de musiciens bourgeois et s’envole bientôt pour la capitale, mais tisse très jeune des liens avec le village de Massoeuvre au bord du Cher, où sa famille possède alors une résidence secondaire et où vit encore aujourd’hui sa belle-soeur… … … Cette dernière n’est autre que la fille de l’ancien Ministre du Front populaire Henri Sellier (1883-1943), lui aussi bien connu des Florentais et des Berruyers. Danielle Darrieux y reviendra souvent au cours de sa carrière, emmenant avec elle toute une troupe d’amis du milieu cinématographique, notamment un célèbre acteur américain des années 50-60 : William (dit « Bill »…) Marshall, mari de Michèle Morgan puis de Micheline Presle (d’après la tradition orale locale).

(Massoeuvre au début du XXè s., www.massoeuvreanimation.com)

 

Sa carrière (la plus longue du cinéma français avec presque 80 ans de tournages !) commence dès l’âge de 14 ans, au début des années 30, avec le film de Wilhelm Thiele « Le Bal »… … … Mais c’est surtout son premier mari Henri Decoin qui la fera connaître (notamment il y a tout juste 70 ans en 1939 avec son film « Battement de coeur » où l’actrice chante avec brio, ne trahissant pas ses origines familiales), sans oublier le légendaire Max Ophüls qui lui offrira ses plus beaux rôles dans l’Après-Guerre (exemple avec « La Ronde » en 1950)… Quant au réalisateur austro-américain Billy Wilder (« Certains l’aiment chaud » avec Marilyn Monroe), il lui fait tourner avant-guerre (mais à Paris) dans « Mauvaise graine » (1934)… … … Mais ce sont les réalisateurs U.S. Henry Koster (« La Coqueluche de Paris » – « The Rage of Paris », 1938) et Joseph L. Mankiewicz (« L’Affaire Cicéron » – « Five Fingers », 1951-52) qui lui ouvrent aussi les portes de Hollywood, chose peu courante à l’époque pour les Français !

Danielle Darrieux a également le mérite d’être dans les années 60, la seule actrice non doublée pour la voix, dans la comédie musicale de Jacques Demy « Les Demoiselles de Rochefort » ! Plus récemment (dans les années 80), elle a tourné avec André Téchiné ou encore Claude Sautet, mais c’est François Ozon qui relance sa prodigieuse carrière en 2002 avec « Huit femmes » en compagnie de ses cadettes Fanny Ardant, Isabelle Huppert, Emmanuelle Béart ou encore la jeune Ludivine Sagnier (…). En 2007, elle incarnait – pour la voix – la fabuleuse et très caustique grand-mère de l’iranienne Marjane Satrapi dans le film d’animation autobiographique « Persepolis » (Grand Prix 2007 du Jury de Cannes et nomination aux Oscars 2008 de Hollywood).

Cette année encore, elle est à l’affiche, à l’âge remarquable de 92 printemps, avec le film « Une pièce montée » – qui sortira sur nos écrans en mars 2010 – adapté du roman de Blandine Le Callet publié en 2006 (avec les jeunes acteurs Jérémy Rénier et Clémence Poesy, sans oublier un autre monument du cinéma français : Jean-Pierre Marielle).

(Une scène de "8 femmes", D. Darrieux et I. Huppert, www.allocine.com)

La famille du cinéma français lui attribue dès 1985 un César d’honneur pour couronner l’ensemble de sa (déjà) longue carrière ; quant au théâtre qu’elle affectionne aussi, son rôle dans la pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt « Oscar et la Dame rose » lui vaut un Molière en 2003…

Les habitants de Massoeuvre et de St-Florent lui réserveront l’accueil qui convient à une telle pointure de la culture hexagonale, et à cette occasion la médiathèque municipale (en la personne de Violaine qui a effectué seule et en un temps record un travail remarquable) proposera une exposition sur cette grande Dame du cinéma, en décrivant plus longuement sa biographie et son impressionnante filmographie (française et internationale).

(* : anecdote tragi-comique très locale : l’ancienne école de Massoeuvre, fermée depuis une vingtaine d’années, a vu son institutrice séquestrée en 1978, selon le récent ouvrage local « Faits divers du Cher » publié aux éditions la Bouinotte).


A propos de stef18

Adjoint du patrimoine à la médiathèque de St-Florent-sur-Cher depuis 10 ans bientôt, je suis actuellement affecté à la section adultes (commandes de livres documentaires et BD ado-adultes, CD audio et DVD)

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4 commentaires sur “L’actrice Danielle Darrieux en visite à St-Florent le 5 septembre

  • genevieve jolivet

    Eh bien, des précisions que j’ignorais quand à son appartenance berrichonne. Une grande dame. Je communique l’information à une fervente admiratrice de sa génération, ma mère qui était mordue de cinéma.
    Beau reportage, digne d’un professionnel.

  • stef18

    Les panneaux réalisés par Violaine pour l’inauguration du 5 septembre sont désormais visibles dans nos locaux de la médiathèque, sous forme d’exposition permanente « Danielle Darrieux » (salle multimedia George Sand, au-dessus des étagères DVD), entrée libre aux horaires habituels…