Rentrée littéraire 2013 : à lire et à chroniquer 1


100_2920Sixième rentrée littéraire ! 555  romans français et étrangers vont paraître àdès la fin du mois d’août. Nous vous proposons de renouer avec une bonne habitude sur Chermedia : partager nos découvertes – bonnes ou mauvaises – de la Rentrée Littéraire, tous ensemble.

Nous avons sélectionné plus de cinquante  titres (dont vous trouverez la liste ci-dessous) que vous pourrez emprunter à la DLP du 26 août au 11 octobre 2012. Nous avons retenu des auteurs  et des éditeurs souvent peu connus pour que vous les mettiez en lumière (ou pas !).

La règle du jeu est simple : lire le ou les romans choisis et rédiger une chronique qui sera publiée sur Chermedia, permettant de les faire découvrir au plus grand nombre et ouvrir ainsi échanges et questionnements.

Les modalités pratiques sont les suivantes :
– si vous pouvez vous déplacer à la DLP, venez directement faire votre choix à partir du 26 août.
– si vous ne pouvez pas vous déplacer, choisissez 3 titres dans la liste jointe et nous vous en ferons parvenir au moins 1 par le service de la navette.

Ces documents vous sont prêtés pour 3 semaines maximum afin qu’ils puissent être lus par plusieurs personnes.

La chronique rédigée, vous pourrez,  soit la publier directement sur Chermedia(j ou l’envoyer par mail à l’une des adresses suivantes (jusqu’au 31 octobre)

christine.perrichon@cg18.fr,

veronique.fourdrain@cg18.fr,
isabelle.rondeaux@cg18.fr,
Vous pourrez  aussi (c’est très enrichissant pour tous) commenter les chroniques existantes.

Va où la peur te mène- Ammirati, Andree- Le Cherche Midi

La Confrérie des moines volants- Arditi, Metin (1945-….)-  B. Grasset

Consolation- Aumont, Nathalie- Arléa

Le Divan de Staline- Baltassat, Jean-Daniel-  Seuil

Courir sur la faille- Benaron, Naomi- 10 x 18

La Lettre à Helga- Bergsveinn Birgisson (1971-….)-  Zulma

Chambre 2- Bonnie, Julie-  Belfond

Trois grands fauves- Boris, Hugo-  Belfond

La Claire fontaine- Bosc, David-  Verdier

La Vallee seule- Beucher, André-  Mot et le reste

Idiopathie. un roman d’amour, de narcissisme et de vaches en souffrance- Byers, Sam-  Seuil

La Chimie des larmes- Carey, Peter- Actes sud

La Maladie du roi- Carisey, Christian-  Le cherche midi

Lutte des classes- Celestini, Ascanio (1972-….)-  les Ed. Noir sur blanc

J’étais Quentin Erschen- Coudrier, Isabelle-  Fayard

Voir du pays- Coulin, Delphine (1972-….), Grasset

Sanderling- Delaflotte Mehdevi, Anne-  Gaïa

La Dernière séance- Djavann, Chahdortt-  Fayard

La Servante du Seigneur- Fournier, Jean-Louis-  Stock

Kinderzimmer- Goby, Valentine-  Actes sud

Ciels de Loire- Guattari, Emmanuelle-  Mercure de France

Entre-temps- Guitton, René-  Calmann-Lévy

Robert mitchum ne revient pas- Hatzfeld, Jean- Gallimard

En mer- Heijmans, Toine-  Bourgois

L’Enfant de l’étranger- Hollinghurst, Alan-  Albin michel

Sulak- Jaenada, Philippe-  Julliard

La Confrérie des chasseurs de livres- Jérusalmy, Raphaël- Actes sud

Les Matins translucides- Lacoche, Philippe- Ecriture

Moscou Babylone- Matthews, Owen- Les Escales

Le Plus beau de tous les pays- McCleen, Grace- Nil

Le Coeur par effraction- Meek, James –  Métailié

La Cravate- Michiko Flasar, Milena- Olivier

Faillir être flingué- Minard, Céline –  Ed. Payot & Rivages

Lucia Antonia, funambule- Morvan, Daniel-  Zulma

Le Restaurant de l’amour retrouvé- Ogawa, Ito –  P. Picquier

La Nuit en vérité- Olmi, Véronique-  Albin michel

En même temps, toute la terre et tout le ciel- Ozeki, Ruth L. –  Belfond

Uniques- Paravel, Dominique –  S. Safran

Histoire de l’argent- Pauls, Alan- Bourgois

L’Autre côté des docks- Pochoda, Ivy- L. Levi

Pietra viva- Récondo, Léonor de –  S. Wespieser

Les Evaporés- Reverdy, Thomas.B.-  Flammarion

La Main de Joseph Castorp- Ricardo Pedro, Joao-  Viviane hamy

Personne ne me verra pleurer- Rivera Christina-  Phébus

Pour Invalides, changer à Opera- Ronchewski, Stephane-  La Martinière

La Belle image- Rykner, Arnaud-  Le Rouergue

Bel-Air- Salaün, Lionel-  L, Levi

Le Cycliste de Tchernobyl- Sebastian, Javier-  Métailié

Un Jour par la forêt- Sizun, Marie-  Arléa

Contre destin- Steine, Flora-  M. de Maule

Le Crépuscule d’un monde- Turbergue, Yves-  Plon

Une Sainte- Turckheim, Emilie de-  H. d’Ormesson

Outre-Atlantique, Van Booy, Simon-  Ed. Autrement

La Femme à la clé- Van der Meer, Vonne-  H. d’Ormesson

Les Mutilés- Vic, Arianne- Ed.  des Equateurs

Et ce sera ma vie parfaite- Villeneuve, Camille de-  Ph. Rey


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Commentaire sur “Rentrée littéraire 2013 : à lire et à chroniquer

  • Yvette Bierry

    Un jour par la forêt – Marie Sizun
    Poursuivant avec passion une œuvre littéraire qui charme toujours ses lecteurs, Marie Sizun leur offre le 29 août 2013, publié aux Editions Arléa, « Un jour par la forêt », son 7e roman. Sous ce titre mystérieux, c’est l’univers d’une petite fille, mal intégrée dans sa classe, qui nous est révélé.
    La première scène a pour cadre une classe de 5e du collège du grand lycée de la Porte de Vincennes fréquenté par Sabine, onze ans, qui habite Montreuil. Sa mère a voulu pour elle ce lycée parisien, le meilleur pour sa fille en avance de presque un an,« sa petite merveille ».
    Un après-midi ordinaire en cours de français. La prof déclame un poème : « J’irai par la forêt, j’irai par la montagne… », sans parvenir à capter l’attention de ses élèves. La petite décroche, son esprit vagabonde, ou elle dessine, réfugiée dans son monde à elle. D’habitude silencieuse, ce jour-là, à entendre le ton de Mme Lemagre, Sabine rit sous cape puis s’esclaffe. Sa gaieté gagne la classe. La prof, « qui aime se comparer au dompteur dans la cage aux fauves », marche sur la petite, la sanction tombe : « Vous viendrez me voir à la fin du cours ». Excédée, elle exige de rencontrer le lendemain, la mère de Sabine.
    La petite est accablée. Elle a honte de cette mère, femme de ménage, grosse et mal habillée, « de sa façon de s’exprimer, de ses phrases boiteuses »… En fait, c’est de son milieu social qu’elle a honte. Très vite, l’angoisse s’empare de l’enfant. Cette entrevue ne peut avoir lieu.
    Après une nuit perturbée, Sabine pense « qu’une petite fille a aussi le pouvoir de dire non »… Sa décision est prise : « le lycée plus jamais ! Fuir tout ça : échapper… De quelque manière que ce soit ». Sans rien dire à sa mère, c’est vers l’avenue du Bois que la petite file, son cartable vide sur le dos : « elle est libre, n’est-ce pas, libre de sa liberté toute neuve ».
    Dans ce Bois qui est presque une forêt : elle va « par la forêt ». Le seul mot entendu en classe lui revient en écho, « le mot, soyeux, touffu… chargé de mystère. De parfums, d’ombre et de lumière »… Elle éprouve ce troublant sentiment de la beauté des choses qui l’entourent. Elle se souvient alors d’autres mots, « «sonores, forts, des mots qu’elle aime, des mots qui accompagnent sa marche, qui en sont comme la musique » et qu’elle se réapproprie avec émotion : «J’irai par la forêt, j’irai par la montagne »… Des mots qui suggèrent le rêve, la fuite… C’est peut-être ça la poésie ?
    Cette fugue amène la petite à réfléchir à ses problèmes, à poser les vraies questions… A Paris, une rencontre opportune va l’aider à se restructurer ; elle retrouve confiance en elle, prend pleinement conscience de ses goûts, et même de ses dons, découvre la vraie vie et l’immense bonheur d’exister. Elle possède en elle cette « petite flamme qui permet de penser, d’espérer, d’aimer ».
    Dans « Un jour par la forêt », Marie Sizun nous livre le magnifique portrait d’une enfant intelligente mais délaissée, et à qui cette étonnante journée va peut-être permettre de se révéler. L’auteur dépeint avec justesse le comportement des personnages du collège, élèves, professeurs, celui de la mère, tendre et maladroite dans son amour pour sa fille. Le texte est vivant, très émouvant, réaliste, mais non dépourvu d’humour ; le style, vif, simple, très naturel.
    Beau roman, passionnant, écrit avec une très grande sensibilité !
    Extrait : « Tout à coup ce sentiment d’espace… Ici, le soleil libéré de toute entrave, se répand largement : à peine si l’ombre des arbres projette sur la gauche une étroite bande bleutée. A droite, une grande pelouse encore couverte d’un scintillement de rosée. C’est beau, pense la petite, incroyablement beau. Tout ça, dans la vie normale, elle n’y a pas accès. Jamais elle ne peut respirer cette odeur de terre mouillée, de feuilles froissées, sentir toute cette vie secrète du matin. Jamais elle n’entend ce silence. Autour d’elle, rien, de minuscules frôlements, d’invisibles tressaillements, une légère vibration de l’air déjà tiède : musique infiniment secrète, faite de sons ténus, à peine perceptibles. Tout semble limpide, et tout est mystérieux. La petite est, comme dans les contes que son père lui lisait autrefois, il y a si longtemps, un enfant dans la forêt ».

    Yvette Bierry, le 29 juin 2013