Exil intermédiaire de Céline Curiol chez Actes Sud, 426 p.
Deux femmes, qui ne se connaissent pas, passent un week-end à New-York, pour des raisons différentes et tellement semblables à la fois. Elles sont toutes deux arrivées à un moment de leur vie où un bilan s’impose : bilan affectif et amoureux d’une part et réflexion sur leur rapport à l’autre d’autre part. En partant ainsi, elles opèrent un flash-back sur leurs vies et espèrent ainsi pourvoir passer à autre chose plus en adéquation avec leurs désirs.
Il est des romans dont il est difficile de parler sans en dénaturer l’esprit. Celui-ci en fait partie. Certes, le sujet semble avoir été traité des centaines de fois, mais rarement avec une telle intensité. Omniprésence des personnages, concision des descriptions, en font un récit à l’atmosphère prenant. Nous « vivons » avec les personnages, nous sommes à leur côté à chaque instant et sommes témoins permanents de leurs pensées. Et ceci est d’autant plus sensible, que la construction du récit nous contraint a resté attentif à chaque évènement, chaque mouvement, chaque pensée, sous peine de perdre le fil de l’histoire et être relégué au rang de badaud indifférent. Qui n’a pas eu le besoin un jour ou l’autre de revenir sur son passé pour envisager un autre futur ? Un « exil intermédiaire » pour s’engager vers une autre vie ?
Un roman découvert dans le cadre du partenariat avec les Chroniques de la rentrée littéraire