Un auteur de la région qui invite un auteur venu d’ailleurs, tel est le principe de « conversation« , série de rencontres organisées par Livre au Centre (agence régionale du Centre pour le livre et la lecture) en partenariat avec le Conseil général du Cher et les Mille univers.
La deuxième de ces « conversations » s’est tenue jeudi à 18h30 aux Archives départementales, qui a accueilli l’exposition « Passé recomposé » de Laurence Bernard jusqu’au 11 octobre. Sara, elle, est actuellement en résidence à Bourges où elle est invitée par les Mille univers.
En arrivant, d’abord le plaisir de découvrir une très belle table d’albums de Sara et Laurence Bernard, proposée par Bénédicte et Yannick Oudinet de la librairie jeunesse Les pages du donjon à Bourges.
C’est Pascale Bègue qui animait les échanges, à travers des questions posées tour à tour aux deux artistes, sur leur univers et leur rapport à la création..
Sara, illustratrice d’albums d’images le plus souvent sans texte, utilise la technique du papier déchiré. Son premier album est né d’une création à partir du contact avec la matière papier. Elle exprime avec des mots très justes que ce qui compte pour elle, ce n’est pas la technique utilisée, mais ce qu’elle veut faire passer par ce recours à l’image, dont le but consiste à « laisser remonter à la surface les choses qui n’ont pas de mots ». Elle met l’accent sur le fait qu’à ses yeux, l’image est une langue à part entière, basée sur la sensibilité et l’émotion.
Laurence Bernard, peintre, créatrice textile, illustratrice d’albums documentaires, évoque son rapport à la création, l’importance de l’imaginaire dans son travail. Pour elle, la peinture est un « besoin viscéral ».
Toutes deux ont en commun le besoin impérieux de travailler à partir de la matière en explorant leur imaginaire.
Elles interviennent avec plaisir dans des classes car elles apprécient l’échange que cela leur apporte avec les enfants. Par rapport à eux, Sara évoque son « militantisme pour l’image », l’importance que cela a pour elle de les faire accéder à une connaissance et une compréhension-décriptage de l’image et de son fonctionnement. Laurence Bernard cherche, de son côté, à leur faire découvrir l’aquarelle, les couleurs, et à les initier à aller vers une liberté dans le dessin.
Je trouve que le principe de ce type de rencontre avec les artistes est intéressant car il permet aux participants de mieux les connaître. Après un temps d’échange avec la salle, la conversation a continué avec les auteurs invités autour des albums et d’un pot convivial.
A découvrir :
– « Nu » édité par Seuil et « Ce type est un vautour » (avec Bruno Heitz) chez Casterman, deux albums de Sara parus en 2009.
– « Secrets de l’eau » et « Secrets de jardin » (avec Pauline Sauveur), albums documentaires illustrés par Laurence Bernard parus chez Bilboquet.
Tu as raison, ce fut une belle rencontre. Dommage cependant que le public ait été si peu nombreux : bibliothécaires, documentalistes et conseillers pédagogiques, pour une trentaine de personnes seulement… Livre au Centre a encore quelques progrès à réaliser afin de mieux communiquer sur ces Conversations en réussissant notamment à y faire venir le public non professionnel.
Ah oui, je n’étais pas au courant, dommage cela m’aurait plu, j’aurais retrouvé Pascale avec plaisir et j’aime beaucoup ce que fait Sara et les « secrets de jardin » 🙁