Totonel est un petit garçon rom de 10 ans qui vit dans un quartier délabré de Bucarest avec ses deux grandes soeurs, Andrea et Ana. Sa mère a été arrêtée sous ses yeux et emprisonnée pour trafic de drogues. Les frères de celle-ci qui sont censés s’occuper des enfants ne viennent dans le logement que pour se shooter et transformer l’appartement en décharge. Ana, l’aîné, sombre dans la drogue à ce contact. Elle sera même arrêtée et plus tard déclarée séropositive.Toto et Andrea, qui fréquentent un centre de soutien pour enfant, sont orientés vers un orphelinat pour enfants des rues. Ils peuvent enfin manger à leur faim et dormir dans un lieu décent, apprendre à lire , à écrire et Toto se découvrira même une âme de danseur de hip hop, une bulle d’air dans un triste quotidien. Andreea tente de faire entrer sa sœur à l’orphelinat mais la drogue, l’héroïne en l’occurrence, sera plus forte. Toto et Andrea sont très proches et ensemble découvrent une autre façon de vivre, sans parents et sans autre famille. Leur mère sort de prison mais les retrouvailles ne se font pas, reproches et refus fusent.

Un sentiment de désolation règne sur le film de bout en bout avec de façon impromptue l’apparition d’images d’amour, de bonheur fugace, de joie parfois. Mais le sentiment général reste un sentiment d’abandon et de souffrance. Les thèmes centraux de cet opus sont l’éclatement familial, la drogue, la pauvreté, l’abandon, et une enfance malmenée peut-être même détruite.

Le réalisateur scrute le quotidien de la famille jusqu’à la disparition de celle-ci au sens rationnel du terme. Images d’observation  très dures : le spectateur est tenté parfois de détourner les yeux mais l’enfant est là, et il semble inconcevable de le laisser seul ou presque face à ce qu’il doit affronter.  Il n’y a dans ce documentaire ni misérabilisme, ni sentimentalisme juste une réalité qui peut déranger.

Toto et ses soeurs de Alexander Nanau .- Starda film, Alexander nanau production, 2014.

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