Ciné de la Vallée – Mercredi 11 Avril 2018 – 20h30 – WECOME IN VIENNA – PART 3


3° partie de l’oeuvre d’Axel Corti.

La 1° partie traita de l’exil d’autrichiens sous la menace nazie

La 2° partie traita d’une tentative de vie aux Etats-Unis.

La 3° partie traite du retour en Europe des deux protagonistes engagés dans l’armée américaine. Nous sommes en 1944, et ils vont découvrir les chants de ruines tant matériels qu’immatériels qu’ont causé la barbarie nazie.

Et en Autriche, on affirme que le pays a été victime innocente du nazisme : faut-il s’adapter ou se révolter???

Critique de Frederic Mignard

https://www.avoir-alire.com/welcome-in-vienna-la-trilogie-d-axel-corti-en-coffret-dvd

Loin du sensationnalisme tragique du Pianiste ou de La liste de Schindler, Corti s’intéresse à la seconde guerre mondiale de façon intimiste, à travers le regard d’un jeune juif de Vienne, idéaliste érudit, chassé de son pays par les Nazis, traqué à travers l’Europe alors que les Allemands renversent les démocraties – la Tchécoslovaquie, Paris, le Nord de la France et Marseille, et secouru par le système D et le charisme de la jeunesse, jusqu’à son exil outre-Atlantique, où il va se frotter au rêve américain dans une société qui ne lui ressemble pas. Le troisième film s’intéresse à son retour à Vienne, en tant que soldat américain, une double identité lui colle alors à la peau sous l’uniforme qui lui confère l’illusion d’un statut, alors qu’en dessous il n’est plus rien, ni un Américain, ni même un Autrichien… La destruction des repères alors que ses racines ont été effacées dans le sang et la poussière (les images de Vienne dévastée sont effroyables) crée chez le personnage un sentiment d’aliénation dramatique, qui vaut bien toutes les séquences mélodramatiques des oeuvres sur la seconde guerre mondiale pré-citées. Les tourments intérieurs sont ici aussi abyssaux que les tueries barbares des épopées hollywoodiennes sur l’époque.

Dans WIV, le jeune homme s’appelle Freddy Wolff, parangon de droiture qui observe, écoute, toujours attaché à ses livres et à sa patrie, y compris dans la déchirure et l’exil… Le personnage s’inspire à 80% de la vie du scénariste G.S Troller… Sa fuite sans papier, la difficulté de mettre la main sur un passeport de contre-façon, son séjour dans un camp, ses rencontres, ses amours, sa philosophie de la vie acquise de façon empirique, tout cela nous est conté avec un réalisme époustouflant et la minutie de décors réels qu’offraient encore les années 80. Les illusions capitalistes (son séjour peu concluant aux USA) et communistes (son pote Georges Adler, élevé dans l’amour de la camaraderie, démissionne de tous ses principes pour pactiser après la guerre avec l’ancien ennemi) forgent une réflexion passionnante sur l’humanité, le sens et le prix des affrontements et de la réconciliation, au travers de ce pamphlet essentiel, toujours passionnant, qui, sans esbroufe, est une leçon de réalisation à chaque plan. 

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