Une rencontre dessinée, c’est un dessinateur qui, pendant une heure, présente sa façon de travailler et dessine en public, ses dessins étant projetés sur grand écran.
Marion Montaigne avait ainsi rendez-vous avec son public, plutôt jeune, le vendredi 27 janvier. C’est l’auteur de Panique organique, Le cafard, La vie des très bêtes, et du blog Tu mourras moins bête, dont a été tiré le livre du même titre, sélectionné cette année à Angoulême. La rencontre était animée par Sylvain Lesage.
Elle prend des notes en bibliothèque, sur des sujets scientifiques ou médicaux, avec des croquis et des graphiques, et les références des ouvrages consultés pour les retrouver et les citer. Elle travaille sur des cahiers qu’elle nous a montrés : pour ne rien perdre elle les scotche les uns aux autres.
Elle choisit ses sujets en fonction de plusieurs critères : il faut qu’ils soient intéressants, mais aussi qu’elle puisse en faire une histoire assez longue et drôle. Quand elle a compris comment traiter son sujet, elle commence à dessiner au fur et à mesure que les idées lui viennent.
Elle dessine à la plume et à l’encre, le plus souvent sans brouillon. Ses dessins partent dans tous les sens sur la feuille, quand elle se trompe elle raye et recommence à côté, au risque de superposer les dessins. Elle s’imagine à la place du lecteur pour voir si c’est drôle.
Elle ne fait pas de case parce que cela enferme, ou bien les fait après seulement si nécessaire.
Quand elle est satisfaite de son travail, elle colorise à l’aquarelle,puis elle scanne les dessins et les retouche avec Photoshop, les remet en ordre, et ajoute les textes à l’ordinateur, qui, selon elle, écrit mieux.
Toutes les notes de son blog (c’est-à-dire les petites histoires publiées) partent d’une question inscrite sur une carte postale, et lui demandent un travail considérable, son « bazar contrôlé » générant beaucoup de déchet. Elles ont pour personnages principaux le professeur et sa cousine Nathanëlle, la femme à barbe : il fallait bien un acolyte au professeur moustachu, et Marion aime pousser l’absurde à l’extrême !
Pour illustrer son propos, elle commence devant le public une note sur le plexus coeliaque. La question de départ pourrait être : « pourquoi, chez l’homme, un coup reçu dans les parties fait-il vomir ? »
Elle imagine que le professeur rencontre sa cousine Nathanaëlle en train de cuisiner.
Elle tente une comparaison entre les différents nerfs et Dieu essayant de brancher les câbles de son ordinateur. Avec, pourquoi pas ? une pile de DVD à côté : titres à chercher. Elle a le sens du détail qui va amuser le lecteur.
Elle pense aussi à des ministres à table avec le président.
Les idées fusent, les dessins s’enchaînent sans forcément de lien apparent entre eux
Qu’en restera-t-il sur le blog ?
Elle aime ce qui est pêchu : elle dessine vite, tout petit, de façon relâchée, sur un rythme soutenu. Faire de beaux dessins ne l’intéresse pas : « d’autres le font mieux que moi », dit-elle.
Josiane B et Elisabeth