L’été est aussi le moment privilégié pour lézarder au hasard des expositions. En voici une qui nous fait découvrir un autre aspect de la bande dessinée.
Elle se déroule du 9 juin au 28 novembre 2010 à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris. Dos à la Tour Eiffel, quelques pas sur la droite et ce grand bâtiment qui vous bouche l’horizon est celui que vous cherchez.
Outre de riches collections permanentes autour du patrimoine national et aussi mondial, avec des recherches sur les origines de l’un et de l’autre, la Cité de l’architecture et du patrimoine organise des expositions temporaires qui souvent montrent à quel point l’architecture est présente au-delà des constructions et que son lien aux autres arts est plus tenu que nous ne le soupçonnons.
Cette exposition se propose de nous montrer à quel point l’architecture (en tant que construction !) est omniprésente dans la bande dessinée.
Voyage chronologique puisque nous partons des origines avec Windsor Mcay, Alain Saint Ogan (Zig et Puce) pour arriver à des récits plus contemporains en passant par des aventures imaginaires (François Schuiten, Benoît Peeters, Enki Bilal, Moebius, Will Eisner, Jiro Taniguchi,…), les « décors » sont indissociables de la narration et même si nous n’y faisons pas très attention lors de nos lectures , c’est aussi eux qui créent l’atmosphère, et qui donnent le ton.
Après les origines, le voyage continue. Paris, New-York, Tokyo le monde illustré s’ouvre à nous, toujours étonnant. Et si le coup de crayon est différent d’un dessinateur à l’autre, les lieux décrits en images sont bien semblables, y compris dans les esquisses d’architectes qui toujours essaient d’inclure leur « création » dans un contexte précis tout comme le dessinateur de BD.
Description de la ville et ses banlieues, de la campagne… à travers le temps, à travers le monde.
Les différentes écoles dans la bande dessinée et leurs ramifications sont présentées, ou plus exactement comment les unes et les autres s’influencent.
Des planches originales mises en parallèle de croquis d’architectes permettent de voir à quel point le travail de recherche dans la BD est similaire à celui qui est effectué dans l’architecture. Ou comment depuis un imaginaire différent vont naître des dessins d’une ressemblance déroutante et ce depuis toujours.
Des interviews d’auteurs, une fresque BD de trois mètres, des lectures interactives, et même une petite bibliothèque en fin de parcours complètent cette déambulation .
Pour prolonger cette visite, des interviews et planches inédites sont proposées sur le blog de l’expo.
On aimerait pouvoir se plonger immédiatement dans les bandes dessinées proposées tout au long de l’exposition pour voir ou revoir tous ces détails architecturaux qui font la richesse du récit et que l’on a tendance a reléguer au second plan.
Un article qui donne envie de ralentir sa lecture pour explorer les cases (du latin casa, maison;-) plus en détail, tant il est vrai que la narration graphique repose sur une osmose complète entre texte et image.