Il avait annoncé son passage à la mairie pour « un peu avant midi ».
Effectivement, je l’ai vu arriver, mais je ne l’ai pas entendu ouvrir le lourd portail, habituellement bruyant, ni la grinçante grille de la cave…Et personne ne l’a suivi.
Alors, je l’ai attendu sagement en haut des marches de pierre, à sa remontée des abîmes…
Je vous le dis à voix basse: Laurent Arthur a l’habitude de se déplacer en silence ! Ne pas le déranger: il compte les chauves-souris. Ne pas les déranger: elles dorment.
Nous l’attendons donc, frustrés de ne pas pouvoir aller les contempler avec lui. Mais il est pressé: elles l’attendent ailleurs; j’ai oublié le nombre impressionnant de sites recensés.
Même pas le temps de prendre une photo, encore moins une interview. Il est midi; il est parti léger, affairé. En enfilant son sac à dos, il me dit qu’il vient de publier un livre -600 pages- en vente dans toutes les bonnes librairies. Je n’ai même pas le temps de lui demander le titre, alors je lui demande si je peux aller le consulter, à la bibliothèque du muséum; il m’y invite. Ce n’est pas un livre de photographies, dit-il, car il n’est pas photographe; d’ailleurs il avoue qu’il ne photographie plus que rarement; veinards que nous sommes: un cliché est accroché sur le palier de la bibliothèque. Le bilan de son observation se résume ainsi: population constante:8, malgré un petit moustachu qui est mort. Je le cite: vers Vailly/ Sauldre, la population augmente, mais pas dans les vignes.
Les chauves-souris sont protégées. Pour mieux les connaître, je vous invite à faire un tour au Muséum d’Histoire Naturelle de Bourges, là, où on ne les dérange pas. On peut aussi lire ses autres ouvrages, parfois écrits avec la collaboration de Michèle Lemaire.