Sans résistance, le monde ne serait plus qu’un système de vie fondé sur l’esclavagisme encadré par, seulement, quelques puissances financières totalitaires. C’est ce qu’on pourrait et, hélas, qu’on peut déjà appeler la féodalité financière comme la nomme si justement Stéphane Hessel dans son remarquable ouvrage « Indignez-vous ».
S’indigner, c’est déjà résister, alors, en effet, indignez-vous et résistez pour garder votre liberté, votre personnalité et votre dignité. L’égalité des chances, la justice, ne sont pas des valeurs acquises spontanément, mais obtenues par des résistances successives. La résistance est donc un acte fondateur de la condition humaine visant à s’opposer aux lois et aux règles réductrices de notre liberté. Enfin, résister, c’est encore le seul pouvoir inaliénable que possède l’homme.
Précisément, nos libertés seraient-elles menacées pour que ce mot devienne le leitmotiv du moment ? Probablement que dans beaucoup de pays encore, « résister » a toutes les raisons pour devenir non seulement un mot, mais un principe, notamment en Afrique.
Pour cette raison, la bibliothèque de Sancergues, dans le cadre de ses animations, avait justement choisi parmi les différents thèmes proposés par la DLP, de recevoir Frédérique Bruyas en duo avec le musicien burkinabé Adama Bilorou, pour nous parler de la résistance féminine en Afrique de l’Ouest.
Ce duo, au demeurant fort sympathique nous transporta dans des tonalités littéraires et musicales habilement liées pour nous séduire.
Des textes très forts, allant parfois jusqu’à la violence, de Véronique Tadjo, de Léonora Miano , de Ken Bugul, toutes originaires d’Afrique, qu’interpréta avec talent Frédérique Bruyas accompagnée par Adama Bilorou, virtuose du balafon et du djembé.
Une heure et demie très agréable qui se termina par des échanges avec le public autour d’un rafraîchissement.
Article de Pierre Delval, bénévole de la bibliothèque de Sancergues
Photos : Dominique Laganne