En ami de Forrest Gander aux éditions Sabine Wespieser, 136 pages
Eureka Springs (Etats – Unis). Entre soleil et ombre… L’homme, la femme, la maîtresse… Et l’ami qui vous veut du bien… Le drame, forcément… On pourrait avoir l’impression d’avoir lu ça des dizaines de fois…
Une naissance hors des normes d’une société figée et bien pensante : une toute jeune fille qui se verra dans l’obligation d’abandonner son enfant. « Quant au nouveau–né, il disparaît. Quelqu’un l’adopte. La mère biologique se raconte, alors qu’elle atteint dix-neuf, vingt et un, vingt- quatre, vingt–huit ans, qu’il ne lui manque pas. Mais chaque jour, au réveil, elle l’imagine, et parfois dans des rêves étranges. Même alors qu’elle s’est mariée et a mis au monde d’autres enfants. Elle l’imagine. Son enfant perdu. Qu’a-t-il bien pu advenir de lui ? »
Un homme insaisissable, remarquable et extravagant, poète même parfois, qui ne veut pas se limiter aux contraintes policées d’une société aliénante… Oui, il vit… Oui, il fascine hommes et femmes… Oui, il mourra…
Premier roman de Forrest Gander, par ailleurs poète et essayiste, « En ami » fait partie de ces textes dont on sait, à la lecture de la première ligne, qu’on ne pourra pas les lâcher et qui marqueront durablement notre esprit. La construction non linéaire du récit (quatre parties qui mettent chacune en valeur le point de vue d’un des protagonistes) enrichit le regard que l’on peut porter sur cette histoire profondément humaine. Bouleversant malgré une dernière partie, à mon sens moins réussie que les 3 premières : le dérangeant récit de la naissance, le partage d’une amitié tout à la fois fascinée et troublée et la passion dévorante que le héros inspire à sa maîtresse !
Un roman découvert dans le cadre du partenariat avec les Chroniques de la rentrée littéraire