Du côté de Castle Rock d’Alice Munro aux éditons de l’Olivier
D’abord l’Ecosse… celle du 18ème siècle… Et l’existence étriquée de ceux qui vivent de la terre sous le poids de dictats sociaux et religieux… Avec, déjà, quelques uns qui sortent du lot et vivent des aventures incroyables dont on parle pendant des générations… Bien sûr, ils vont partir… Vers l’Amérique évidemment, la terre de tous les rêves… La traversée (on se croirait dans « La Saga des émigrants » de Vilhelm Mohberg)… L’installation… Et plus près de nous, les grands-parents, puis les parents… Et enfin, Alice.
Une biographie familiale à travers les siècles, oui mais surtout, la volonté farouche d’hommes et de femmes décidés à ne pas se laisser entraver par le carcan d’une société bien pensante. Et ils essaieront tous de grandir dans ce pays de tous les possibles. « C’était une institutrice aimée, qui travaillait dur, mais certains dons qu’elle savait posséder étaient inemployés. Ces dons avaient à voir avec la prise de risque, le gain d’argent. Ces dons-là n’avaient pas leur place chez mon père comme ils ne l’avaient pas eue chez elle, on les regardait de travers dans les deux maisons, alors que c’étaient les dons mêmes (moins souvent mentionnés que le labeur, la persévérance) qui avaient bâti le pays. Dans les renards, elle ne vit aucun lien romanesque avec la vie sauvage ; mais bien une industrie nouvelle, la possibilité de richesses… Elle devint ma mère. »
Will O’Phaup le campagnard viveur qui rencontre, lors de nuits un peu arrosées, des créatures surnaturelles ;
James qui, à la mort de son père, ne veut pas quitter sa terre natale et ira jusqu’à simuler un rapt de sa petite soeur ;
Le père d’Alice et sa vie âpre au travail qui trouvera consolation dans l’écriture « Et peu de temps avant sa mort, il écrivit un roman sur la vie des pionniers, intitulé The Macgregors. Il me raconta que sa rédaction l’avait surpris. Il était surpris d’avoir été capable de le faire et surpris que l’avoir fait le rende si heureux. Comme s’il y avait là un avenir pour lui. »
Et d’autres encore : toute une galerie de personnages aussi attachants les uns que les autres et qu’on a peine à quitter. Vous savez : quand on n’a pas envie que le livre se termine… Tous les prétextes sont bons pour retarder la rupture avec les personnages auxquels on s’est attaché !
Un roman découvert dans le cadre du partenariat avec les Chroniques de la Rentrée littéraire