Chroniques de la rentrée littéraire 24


chagrin

L’été chagrin, Henri Husetowski, Buchet Chastel, 254 p.

C’est difficile de survivre en juillet 42, au moment où la violence décuple, quand on est un peu juif, à moitié orphelin et quasi pubère !

David, ou plutôt Daniel, va perdre ses quelques repères familiaux durant cet été de guerre : éloigné de sa mère au moment d’une rafle, il trouve refuge chez Fetnat, un noir musulman, puis chez Madame Lafayette, »l’aimeuse » et enfin chez un couple à la campagne.

Au moment où il aurait besoin d’être rassuré sur le bon développement et l’usage de son sexe, il n’a comme interlocuteurs qu’un jeune juif timide et un adolescent plus âgé avec qui il entretient des relations conflictuelles.

C’est plus qu’un enfant peut supporter psychiquement ; les arrestations et les exécutions sommaires dont il est témoin vont finir de le plonger dans une sorte de folie vengeresse qui le conduit à crier, injurier, casser, tuer.

Henri Husetowski parle à la première personne et utilise un langage volontairement enfantin et maladroit pour renforcer cette impression de confusion et de détresse qui domine le roman. Les épisodes où David Daniel perd pied et s’enfonce dans des délires de persécution sont écrits en italiques et leur fréquence augmente au fil des pages.

Ce récit, caméra à l’épaule d’un gamin de 11 ans, déconcerte et agace par moments,  mais il a le mérite de sortir des sentiers de l’Histoire lisses et manichéens où les enfants sont gentils, polis, innocents et les adultes des résistants déterminés ou de sinistres hitlériens.

Un romans découvert dans le cadre du partenariat avec les Chroniques de la rentrée littéraire

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