BW de Lydie Salvayre – Seuil, 206 p.
Voici le texte dont tout le monde parle ou va parler…
Elle, LS, l’auteure est la compagne de BW, éditeur. Lui, l’éditeur, perd brutalement la vue et décide de se retirer du monde. Elle, dans une posture d’amoureuse admirative inconditionnelle, portera sa parole, poussée, dit – elle, par une impérieuse nécessité…
Et moi, lectrice, j’avoue ma perplexité devant ce roman ou cette auto – fiction. En fait, je ne sais pas vraiment de quelle forme littéraire il s’agit, ni s’il m’a touchée (parfois, mais si rarement !), agacée (assez souvent !) ou carrément énervée… Bref, ce texte oscille constamment entre des extrêmes, des paradoxes instables qui ne réussissent pas à cacher la froideur apparente (mais n’est – elle qu’apparente ?) du héros. Mais quel héros !!! Comment ne pas être éperdue d’admiration devant un tel concentré d’intelligence, de volonté, de droiture, de force…
Il y a pourtant les voyages… La Turquie, l’Iran, l’Afghanistan, le Népal… Les années 1970… Où effectivement un monde plus ouvert et plus grand semblait être possible…
Il y a pourtant les rencontres… Les écrivains… Jean-Marc Lovay, Pierre Michon ou encore Eric Chevillard…
Mais il y a aussi certaines assertions d’un machisme sidérant « Et s’il se l’interdit avec cette vigueur, c’est qu’il prête au produit des pouvoirs endormissants, amollissants, affaiblissants, avachissants, asservissants, en un mot maternels. » Reflet de la pensée véritable de BW ou provocation ?
François Bon, sur Twitter, écrit, aujourd’hui 11 août : » Lecture BW explosive jusqu’à la dernière ligne – tout le dernier tiers crescendo assez incroyable (à en chialer des fois). »
Et moi, bien qu’ayant aimé d’autres romans de Lydie Salvayre (La Compagnie des spectres, Les belles âmes ou Passage à l’ennemie), je ne sais toujours pas quoi penser de ce livre…