Chroniques de la rentrée littéraire 32…


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Les chiens enterrés ne mordent pas
Gunnar Staalesen
Gaïa
432 p.
« En mission à Oslo, Varg Veum met la main sur une vieille photo représentant quatre hommes attablés devant café et cognac. Quatre convives qui ne sont rien moins qu’un entrepreneur norvégien en vogue, un éminent financier, un magnat de l’industrie d’armement suédois et un encaisseur corrompu.?Or, les têtes de ces derniers semblent destinées à tomber aussi vite que dans une partie de Qui est-ce ? mal engagée. Veum, dans une forme éblouissante, se saisit de cette affaire et, en marathonien chevronné, allonge la foulée. Il court les rues de la capitale, plus ou moins bien accompagné, happé au passage par les souvenirs d’un temps où il faisait bon faire mine d’étudier à Oslo et se promener au bras de jeunes filles chantant Bob Dylan. »
« Les chiens enterrés ne mordent pas » est un roman policier norvégien qui a pour héros Varg Veum. C’est le huitième de la série sur douze. Il vient d’être traduit en français, mais l’action se passe en réalité dans les années 1986-90. Pas de portable ou Internet,  pour aider notre enquêteur. Et la mode n’était pas encore aux enquêtes scientifiques telles qu’on en voit maintenant … L’enquête se révèle plus être une enquête sur le pourquoi et ce qui relient les tués que sur les morts eux-mêmes.
Mon avis personnel :
C’est un policier politique. Et je n’apprécie pas spécialement ce genre de policier. Ils y a de nombreux personnages qui apparaissent au fur et à mesure du récit (et beaucoup qui disparaissent par la même occasion !…) et qui demandent un gros effort pour les resituer à chaque fois, leurs noms aux consonances peu familières à mon oreille n’aidant en rien. En plus, ne connaissant pas du tout Oslo, j’ai trouvé les « courses poursuites » un peu trop longues : on a une énumération de rues et quartiers d’Oslo, qui ne me disent rien : est ce que ce sont des quartiers populaires, huppés, de bureau, touristiques ou historiques ? … Quand il court, on n’a pas toutes ces précisions. J’aime bien me situer dans un roman : soit c’est de l’imaginaire, alors là on imagine ses repères, soit c’est dans du concret et alors j’aime bien m’imprégner de l’ambiance, des lieux, et personnages…  Bien que le héros Varg Veum me fasse un peu penser à Jean Baptiste Adamsberg de Fred Vargas en tant que personnage : enquêteur solitaire, d’une grande expérience, qui est en quête personnelle d’amour et de tendresse, qui a un regard lucide et psychologue sur la nature humaine de son époque, l’objet de l’enquête était trop relié aux hautes sphères de la vie sociale et politique de la Norvège et de la Suède. Car d’après ce livre, la Norvège aurait un petit complexe d’infériorité par rapport à sa voisine la Suède.
Et ce qui est intéressant dans les séries où le héros est récurrent, c’est justement de suivre sa vie, son évolution à travers les récits. Ici, en commençant par le huitième « épisode », Varg Veum ne m’est pas aussi bien connu qu’il le devrait.
En revanche, le coté intéressant de ce roman est qu’il associe la petite et la grande histoire. En effet, Gunnar Staalesen développe une des théories sur l’assassinat d’Olof Palme, ministre d’Etat suédois tué en février 1986. Acte qui, pour de nombreux observateurs du « modèle suédois », a mis fin à cet aspect parfait de l’organisation politique, sociale et économique de cette nation.
En bref, c’est un bon roman policier politique norvégien, qui se tient mais qui est un peu noyé dans les descriptions de lieux et le nombre de personnages.

Un roman découvert dans le cadre du partenariat avec les Chroniques de la Rentrée Littéraire

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