On ne boit pas les rats-kangourous d’Estelle Nollet chez Albin Michel
D’abord il y a le cadet, l’ingénu Will, lui qui y est né dans ce no man’s land du bout du monde. Et puis il y a les autres : Den l’épicier, Sam la tatouée et sa « flasquitude », Blanca « petite poupée à la jupe en jean délavé comme ses jambes » et puis Douglas dit Doug, le simplet qui creuse des trous partout…
Une bande de paumés aux souvenirs sentant la naphtaline, coincée entre une décharge et un virage qui ne mène nulle part.
Heureusement, il reste le café de Dan pour écluser et boire jusqu’à plus soif, boire le vide dans ce désert aux âmes arides entourés de coyotes et de rats-kangourous…
Estelle Nollet signe un premier roman d’une grande humanité, suintant une métaphysique beckettienne, aux personnages déchus et flamboyants soutenus par une écriture imagée nourrie de formules qui font mouche. A recommander et à siroter sans modération…
Un roman découvert dans le cadre du partenariat avec les Chroniques de la rentrée littéraire