Mandalas de Laurent Quintreau, éditions Denoël
J’ai aimé ce livre qui est une comédie féroce sur les milieux publicitaires et artistiques urbains mais aussi parce qu’il se fait le vecteur d’une interrogation existentielle voire mystique sur le sens de la vie.
Mandalas est un titre judicieux pour ce roman qui, à l’instar des mandalas évoque la figure du cercle, celui que formerait la rencontre des destins croisés de divers personnages. Mandala aussi dans le sens où ce livre peut servir de support, sinon à la méditation, du moins à la réflexion. De quelle nature ? Sur les dérives consuméristes du monde actuel, le sens de l’existence, la relation entre science et conscience, les représentations que l’on se fait de la réalité et les états de conscience à cultiver pour atteindre une perception plus sage et pénétrante de soi et du monde.
C’est le deuxième roman de Laurent Quintreau après Marge brute. Rappelons que l’auteur est salarié d’une grande entreprise de communication et syndicaliste, et qu’il a participé à la fondation de la revue littéraire Perpendiculaires. Il partage des affinités électives avec Georges Perec à qui il rend hommage dans Mandalas à travers une reconstruction innovante de Tentative d’épuisement d’un lieu parisien.
Construit en quatre parties, ce roman satyrique caricature très efficacement des milieux socioprofessionnels que Laurent Quintreau connaît de l’intérieur. L’auteur porte un regard acéré sur une galerie de personnages tels qu’un lama tibétain qui vit ses derniers instants terrestres, quatre de ses condisciples occidentaux véritables, un publicitaire volage qui se retrouve dans le coma et les membres de sa famille, un artiste performeur et une neurologue féministe. Ajoutez à cela douze « études/performances » scientifiques menées pour étudier les possibilités de mieux habiter son cerveau : en vivant comme un chien pendant douze heures ou en passant douze jours sans penser – deux des douze propositions, directement issues de la pensée du lama tibétain – et vous aurez une petite idée de l’univers très particulier de ce roman drôle et profond à la fois.
Un roman découvert dans le cadre du partenariat avec Chroniques de la rentrée littéraire