Chroniques de la rentrée littéraire 9


charras

Le Requiem de Franz de Pierre Charras, Mercure de France, 110 pages.

Au crépuscule de sa courte vie (il est mort à 31 ans), Franz Schubert s’engage dans le bilan sombre et mélancolique d’une existence où il a éprouvé les plus grandes difficultés à trouver une place.

De rupture en rupture… De dévotion pour Mozart en vénération pour Beethoven (dont il n’osera pas faire la connaissance), il ne se perçoit pas comme un « vrai » compositeur, persuadé que ces créations ne sont que divertissements à destination de son cercle d’amis. Il n’envisage pas une seconde que son œuvre puisse passer à la postérité… Malgré un catalogue considérable (près d’un millier de créations), l’invention de formes musicales nouvelles…

« Voici ma fin. On ne prononcera plus le nom de Schubert, plus jamais. » C’est ainsi que débute ce roman où Pierre Charras nous donne à entendre cette voix et cette musique si particulières. Je l’ai personnellement lu en écoutant (ré-écoutant) « Der Tod und das Mädchen », « Die schöne Müllerin » et les « Lieder von Abscheid und Reise », ce qui renforce encore la mélancolie de ce texte empli de doutes et de chagrins, qui pose la question même de l’acte créatif.

Schubert écrit d’ailleurs en 1822 : « Voulais-je chanter l’amour, cela m’entraînait à la douleur ; voulais-je chanter la douleur, cela me menait à l’amour ». Tout cet univers nous est ici restitué et laisse dans notre esprit une marque à la fois douce et mordante.

Un roman découvert dans le cadre du partenariat avec Chroniques de la rentrée littéraire


A propos de Christine Perrichon

Les autres... Mes copains d'école... Eux, ils jouaient aux pompiers, à l'école, au docteur... Moi ? A la bibliothécaire : j'avais même fait des fiches dans mes livres pour pouvoir les prêter... Ajoutez à ça d'avoir été pendant longtemps l'une des plus jeunes lectrices de la bibliothèque d'O. Et, chaque mercredi : " Quel est ton numéro de carte ? - 2552 - Mais non, tu te trompes, tu es trop petite pour avoir ce numéro là (les enfants de mon âge avaient un numéro supérieur à 4000)" Et puis, on ne pouvait emprunter des romans que si on empruntait des documentaires... C'est comme ça que j'ai lu toutes les biographies des peintres, musiciens, sculpteurs et même aviateurs ou chercheurs... Au moins, ça me racontait la vie ! Et je me disais : " Si j'étais bibliothécaire... je laisserais les enfants choisir ce qu'ils veulent lire..." Alors, quelques années plus tard, face au grand saut dans la vie professionnelle, comme une évidence : je serai BIBLIOTHECAIRE !!! Et depuis plus de 20 ans, de bibliothèques municipales en bibliothèques départementales, mon enthousiasme est intact : - Quand les cartons de livres commandés arrivent, c'est chaque fois un peu noël... - Quand je peux échanger sur les livres ou les CD que je viens de découvrir, c'est chaque fois un moment de bonheur... - Quand les outils numériques viennent bouleverser nos pratiques, c'est la plongée excitante vers l'inconnu... Une nouvelle aventure s'ouvre maintenant ! Chermedia, notre plateforme d'échanges et de partages

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

+ 60 = 64