avec Erich Von Stroheim, Jean Gabin, Dita Parlo, Pierre Fresnay, Dialo, Julien Carette, Georges Péclet, Jean Dasté, Werner Florian, Sylvain Itkine, Gaston Modot…Jacques Becker…
Musique de Joseph Kosma
Opérateur: Christian Matras
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En parlant de son scénariste Charles Spaak, Renoir déclare : « Aux liens de notre amitié s’ajouta celle de notre foi commune dans l’égalité et la fraternité des hommes ». Tourné alors que l’ombre d’un nouveau conflit mondial vient à nouveau assombrir l’Europe, La Grande illusion est une œuvre d’une humanité confondante dont le constat est souvent amer. Optimiste, Renoir, qui au sein de ce camp et au travers des relations qui se nouent entre Boieldieu et von Rauffenstein, abolit les frontières dressées entre les hommes. Pessimiste lorsqu’il nous montre que ces barrières sont en fait sociales, qu’il y a un fossé entre Boieldieu et Maréchal (Jean Gabin) que même la fraternité ne peut complètement effacer. Dans ce film, Renoir est plein d’espoir en l’homme, il a foi en chaque individu. C’est la société, elle, qui porte tous les maux, qui pousse les hommes à s’affronter et à se haïr. Peut-être au final Maréchal et Boieldieu sont-ils séparés non pas autant par leur appartenance à deux classes distinctes, mais par deux conceptions différentes de la guerre, ou plutôt deux manières de surmonter son absurdité. Boieldieu et von Rauffenstein font partie d’un monde qui s’éteint, croyant dans une chevalerie imaginaire des faits d’armes. Maréchal fait partie du peuple qui veut croire au devoir patriotique, défendre la nation et la démocratie pour laquelle leurs ancêtres ont versé leur sang.