Retour sur la séance du 26 février
1957, Alger. Le capitaine André Degorce retrouve le lieutenant Horace Andreani avec lequel il a affronté l’horreur des combats puis de la détention en Indochine. Désormais, les prisonniers passent des mains de Degorce à celles d’Andreani, d’un tortionnaire à l’autre : les victimes sont devenues bourreaux. Autour de Tahar, figure étonnamment christique de la rébellion, les deux hommes devront trouver les armes pour affronter leurs trahisons intimes.
Marqués à vie par leur expérience en Indochine, les deux protagonistes, vont agir différemment.
Le capitaine Degorce s’interroge beaucoup sur ses propres agissements pendant le conflit algérien, alors que le lieutenant Andreani est moins philosophe sur son rôle de bourreau. Des sentiments mêlés, marqués par une écriture dense qui rend parfois la lecture difficile. Heureusement, Jérôme Ferrari parvient à aérer son récit avec le personnage de Tahar (Commandant des troupes de l’ALN) qui donne l’occasion à ses geôliers de se livrer émotionnellement sur leur rôle dans le conflit algérien.
Le thème du roman a suscité de vives émotions au sein du groupe. Le conflit lui-même, le rôle de l’armée française, les conditions des troupes (souvent des appelés du contingent…). Des questions graves ont été soulevées. Peut-on justifier la torture ? A quel prix doit-on vendre son âme ?
Tous ont reconnu l’intérêt du devoir de mémoire de ce roman, le retour sur cette période trouble où l’homme est poussé dans ses plus bas retranchements.
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Où j’ai laissé mon âme, Jérôme Ferrari, Actes Sud, 2010 (R FER), présenté par Muriel.
Profitant d’une vente promotionnelle dans une grande surface de la région parisienne, Jacques et Odile s’achètent un couple d’amis. Ils les gardent dans un placard et les sortent régulièrement dans l’espoir de passer de bonnes soirées. Jour après jour, ils se montrent de plus en plus exigeants avec ces amis qu’ils ont tout de même payé assez cher. Et de l’exigence à l’abus, il n’y a qu’un pas…
Ambiance beaucoup plus légère, avec une pièce de théâtre, (une première au Club Lecture) bien accueillie par les vingt-cinq personnes présentes.
L’idée originale de l’auteur a plu. La facilité de lecture de la pièce également. Toutefois, au bout de quelques pages, la lassitude s’est emparée de certains lecteurs. Une fois la situation exposée dans le premier acte, ils voyaient là une succession de saynètes qui n’apportent pas grand chose au thème développé par l’auteur.
Si Gabor Rassov semble vouloir dénoncer la société de consommation où tout est monnayable, beaucoup au sein du groupe lui reprochent de n’être pas aller au bout de sa thématique et d’être resté dans la facilité.
Quelqu’un a fait un parallèle avec une lecture similaire, Le coût de la panne, de Laurence JYL (aux éditions Robert Laffont, 2009), qui aborde le même sujet que la pièce sous forme d’un roman et autour de la télé réalité.
La présentation de cette pièce de théâtre était aussi l’occasion de mettre en avant la revue Avant-Scène théâtre. Cette revue bimensuelle publie le texte intégral d’une pièce à l’affiche, auquel elle joint de nombreuses photographies, interviews, portraits des auteurs, metteurs en scène et comédiens sans oublier des articles de fond et une bibliographie. Vous pouvez trouver les numéros répartis dans les rayons du fonds théâtre de la médiathèque.
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Les Amis du placard, Gabor Rassov, Avant-Scène, 2010 (TH RAS), présenté par Fabienne.
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LES COUPS DE CŒUR
Des éclairs, Jean Echenoz, R ECH
La délicatesse, David FOENKINOS, R FOE.
Le livre des brèves amours éternelles, Andreï Makine, R MAK
Nagasaki, Eric Fayle, R FAY
Pluie d’été, Ahmet Hamdi Tanpnar, R TAN (Gibjoncs)
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Prochain rendez-vous le 2 avril, Médiathèque de Bourges
salle Jacques Prévert.