Club-lecture : retour sur la séance du 13 novembre à la médiathèque de Bourges


logo club lectureLe pont et les départs en week-end attendus n’ont pas nuit au rendez-vous du club-lecture. L’assistance était au rendez-vous, nombreuse, pour débattre des deux premiers livres de la saison III du club-lecture.

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Le livre de Kim Thuy a remporté le plus de suffrages. L’auteur y raconte son départ du Viet Nam après l’arrivée des communistes, son arrivée au Québec au terme d’un voyage difficile et le non moins difficile retour dans un pays où elle se sent désormais étrangère.

Les chapitres brefs font alterner vie au Vietnam et vie au Québec, sans que jamais le lecteur ne se perde. Les phrases courtes, empreintes de poésie, rapportent les nombreux « petits riens » du quotidien qui touchent : senteurs, objets, anecdotes…

Kim Thuy raconte mais ne juge pas. Attitude élégante et  retenue qui a plu, tout comme le choix d’écrire dans la langue de sa terre d’accueil.

Sous-titré « roman », ce récit autobiographique a probablement contribué à donner plus de liberté à l’auteur, lui permettant de mettre à distance souvenirs et événements. Nous serons donc un bon nombre à attendre avec impatience la suite qu’elle est actuellement en train d’écrire.

Bifteck(1)Bifteck a suscité moins d’émotions. Changement de registre dans ce roman-fable où Martin Provost dresse le portrait d’un papa poule épris de sa progéniture.

Le livre se divise en trois parties.

La première, réaliste mais pleine de fantaisie, dévoile la vocation paternelle d’André Plomeur et son projet d’emmener ses enfants en Amérique. La seconde nous entraîne dans une épopée digne du roman d’aventures, ou plutôt de la fable. En quelques années ramassées sur  quelques pages, le « héros » affronte les océans avant d’échouer sur une île étrange. Là, il réalisera que sa mission de père est terminée, qu’il ne lui reste plus qu’à s’effacer.

La troisième partie ou coda, rapporte l’aventure de ses enfants dispersés aux quatre coins d’un monde nouveau  et leur invention qui les réunira.

On trouve du Gargantua dans cette fable épico-humoristique, un soupçon de Marcel Aymé ou de Robinson Crusoë. Mais les ruptures de style et de registre ont déstabilisé plus qu’elles n’ont séduit et le tout a paru trop « léger », voire gratuit.

Martin Provost n’en reste pas moins le réalisateur inspiré de Séraphine, au cinéma, et l’auteur d’un autre roman, plus autobiographique, Léger, humain, pardonnable, (Seuil, 2008).

Eva Bomary

Les deux propositions de lecture  pour le samedi 18 décembre.

Russie

Passeport pour une Russie, Philippe Rousseau, Elytis, 2010.

Présentation de l’éditeur De Moscou au lac Baïkal en passant par Irkoutsk, en avion, en « mâche route », en transsibérien, en bus, en métro ou a pied, Mes pas captent le vent conte le voyage initiatique d’un homme en Russie. Entre vide, vertige et contemplation, le narrateur hésite, doute, rencontre, reçoit. Il marche. Que cherche-t-il ? Quels sont ses manques ? Où ses pas le mèneront-ils ? Jehanne ? Esprit et corps grands ouverts, il avance…

Proposé par Brigitte, à l’occasion de la venue de l’auteur le mardi 14 décembre, à 18 h 30.

LamarLe retour de Jim Lamar, de Lionel Salaün, Liana Levi, 2010.  Proposé par Fabrice.

Présentation de l’éditeur –  Jim Lamar ? «Quand je dis que c’est pas lui, je veux dire que c’est plus lui.» Voici le commentaire qui accueille après treize ans d’absence le revenant, le rescapé de la guerre du Vietnam. Un pays dont on se soucie peu ici à Stanford: l’interminable Mekong est si loin du boueux Mississippi… Et le retour tardif de Jim – Saigon a été abandonné depuis de longues années par les troupes américaines – n’est plus souhaité par personne. Son intention de se réapproprier la ferme familiale, objet de toutes les convoitises, et ses manières d’ermite dérangent tout le monde. Tout le monde, à l’exception du jeune Billy qui, en regardant et en écoutant Jim le temps d’un été, va en apprendre bien plus sur les hommes que durant les treize années de sa courte existence.

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