« Le rire de Stella » de Siobhàn Parkinson, l’Ecole des loisirs, 2009 (coll. neuf)
D’emblée, l’auteure nous laisse entrevoir l’issue dramatique de l’histoire avant de nous inviter, par un retour en arrière, à remonter le cours des évènements.
Jake est un jeune irlandais de onze ans qui n’aime pas spécialement les bébés et se sent plutôt mal à l’aise avec les filles. La naissance d’une petite soeur, Daisy, à laquelle il n’était pas préparé, va bouleverser sa vie et il devra trouver sa place dans cette famille agrandie dont il a tout d’abord le sentiment d’être exclu. Il rencontre alors Stella, une fille de son âge, aînée de six enfants (elle a quatre soeurs et une frère) avec qui il partagera parties de pêche et parties de foot, fous rires et confidences. C’est à elle qu’il révèlera, pour la première fois, un secret gardé depuis longtemps, mettant à jour les causes d’un mal-être évident qui ne l’empêchera pas d’être un grand frère attendri et protecteur ainsi qu’un ami drôle et sensible.
Jake a une passion pour les poissons (il veut devenir peintre de poissons) et Stella pour les mots, ceux du dictionnaire mais aussi ceux qu’elle invente (elle veut devenir lexicographe). Une voisine de Stella, Mrs Kennedy, vieille dame elle-même passionnée de peinture deviendra pour eux une amie précieuse. C’est elle qui, au moment du drame, saura trouver les mots qui aideront Jake à sortir de son profond désarroi. Car le drame annoncé finira par se produire alors que l’ on ne s’y attendait plus (mais voulait-on y croire ?) et comme Jake, on assistera stupéfait, horrifié et impuissant à l’inévitable accident. Jake aura bien du mal à se débarrasser d’un sentiment de culpabilité pourtant injustifié et puis la vie reprendra son cours, les rires atténueront les pleurs donnant tout leur sens aux paroles de Mrs Kennedy : « La vie ce n’est pas du gâteau, mais le gâteau rest du gâteau ».
Une histoire au ton très juste, dans les moments graves comme dans les plus légers, et pleine de tendresse.
Un roman pour la jeunesse résolument optimiste.