Dans les vitrines de la DLP en octobre.


Quelques uns de mes coups de cœur glanés dans les rayonnages de la DLP.

 

Bandes dessinées

9782756020501,0-585871Local,  Brian Wood /  Ryan Kelly, éd. Delcourt, 2010 – 323 p.

Road-trip intimiste en Amérique du Nord sur les pas de Megan, jeune femme solitaire un peu à la dérive, qui finira par trouver le cap de son périple géographique et intérieur. La narration originale et habile de Brian Wood – découpage en douze épisodes, se faisant écho et se déroulant chacun dans une ville différente – s’exprime par le dessin réaliste de Ryan Nelly. Dessin réaliste mais aussi très expressif, à la manière des comics américains : puissance du noir et blanc qui marque les contrastes, vigueur de la ligne qui donne aux corps une pesanteur charnelle et une tension dramatique aux scènes. Du bel ouvrage.

 

71A618swniLOlympe de Gouges, Catel & Bocquet, Casterman, 2012 – 488 p.

Un roman graphique en hommage à l’une des premières féministes de l’Histoire de France. 400 pages en noir et blanc qui font le récit d’une existence hors norme où se croisent les protagonistes de la Révolution française. La simplicité du dessin vient contrebalancer la complexité de l’histoire dont le déroulement précipite inexorablement les personnages dans une voie tragique. Un supplément chronologique et biographique en fin d’album vient compléter le sujet.

 

51XXI20VsELTrois ombres, Cyril Pedrosa, éd. Delcourt, 2012 – 288 p.

Comment parler de la mort d’un enfant dans une bande dessinée ? Cyril Pedrosa y est parvenu de façon très touchante, en présentant un conte fantastique d’une force inouïe. Si les traits sinueux du dessin peuvent mettre mal à l’aise, ils nous happent très vite, tel un tourbillon, au cœur même du récit où symboles et émotions s’entremêlent, où rien n’est évoqué directement. Un graphisme saisissant donc, en adéquation avec deux forces qui se côtoient : la présence sombre et envahissante de la mort et celle paisible et lumineuse de la vie. Un regard pudique et poétique qu’on n’oublie pas.
 

Romans

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Une lointaine Arcadie
, Jean-Marie Chevrier, éd. Albin-Michel, 2011 – 217 p.

Matthieu traverse un passage difficile, l’heure de la retraite a sonné, sa femme le quitte, son chien meurt, sa librairie parisienne doit fermer. Sa vie à Paris, il n’en veut plus.  Sa décision, disparaître, s’immergeant pour cela dans une vie loin des hommes, une retraite d’ermite qu’il établit au fin fond de la Creuse. Une lointaine Arcadie ? …
Un roman sensible sur l’effacement, sur la nature et l’essentiel à laquelle elle nous ramène, sur les renoncements, sur la solitude et ses sombres cheminements, que de nouvelles rencontres – car telle est la vie ! – vont venir bouleverser, éclairer.

 

9782864325093_1_75Julien Letrouvé, colporteur, Pierre Silvain, éd. Verdier, 2007 – 119 p.

Fin XVIIIe. Enfant abandonné, Julien Letrouvé transporte sur les routes de petits livres bleus.
C’est une fileuse qui lui faisait la lecture jadis, à lui l’illettré. C’est dans la compagnie des femmes qu’il entre dans le monde des livres. Et c’est avec ce doux souvenir, qu’il abandonne à son tour ses proches, allant colporter ses trésors, tel un semeur de la bonne parole, au mépris des dangers que ce monde d’hommes lui réserve.
Car déjà, les prussiens marchent sur Paris…

 

Humour

 

mini_zeroazDe zéro à Z, l’abécédaire de l’inutile – Plonk  & Replonk, éd. Hoëbeke, 2013 – 96 p.

Clap et reclap pour Plonk & Replonk !
Encore un recueil foisonnant de trouvailles visuelles, de légendes décalées, d’images trafiquées, détournées, d’humour déjanté.
Les deux frères Hubert et Jacques Froidevaux ont encore frappé ! Kitch à souhait ! L’univers mystérieux de ces deux Suisses inspirés sévit encore dans le non sens et l’humour grinçant, pour le plus grand plaisir des amoureux du genre, reconnu « d’inutilité publique » par Daniel Pennac.

 

Voyage

 

Je vous écrisJe vous écris des bords de mer, Sabine Arqué et Marc Walter, éd. de La Martinière, 2011- 287 p.

Le titre et la couverture de ce livre épais, sont déjà une invitation au voyage.
Longer les bords de mer en compagnie d’écrivains que le thème a inspiré, un concept alléchant pour faire apprécier ce magnifique ouvrage. Une mise en page superbe où les extraits de textes sont disposés au fil des pages, où l’iconographie abonde de photos anciennes pour la plupart… où le voyage se fait aussi dans le temps.

 

Histoire

 

9782221126349Si nous vivions en 1913, Antoine Prost, Grasset, 2014 – 144 p.

Un titre accrocheur pour une immersion dans le quotidien d’une époque révolue. En une série de chroniques passionnantes, l’historien nous fait entrer par la petite porte de l’Histoire, passant en revue les facettes qui composent la société française d’alors. Au fil de ses chroniques, François Prost réveille le passé de nos aïeux, si éloigné de notre quotidien, évoquant avec une troublante simplicité un monde finissant, un monde d’avant le carnage.

 

 

Musique

 

Braids Flourish // Perish, Braids (Label : Full Time Hobby), 2013.

Envol électro pop avec ce trio canadien formé il y a huit ans. Mélodies ondulées, atmosphère envoûtante, souple ou tendue, aux arrangements subtilement dosés. Si l’abstraction semble être recherchée, ou une certaine forme d’épure – en accord avec le visuel de la pochette – l’émotion opère, avec la voix de Raphaelle Standell-Preston, planante, éthérée mais néanmoins puissante. Cet album de Braids fait partie de ceux qu’on apprécie davantage à chaque nouvelle écoute.

 

snaarmaarwaarSnaarmaarwaar, Snaarmaarwaar,(Apple Rekors), 2009.

Haut les cordes !  Un trio de musiciens qui ne passe pas inaperçu quand il se produit sur les scènes des festivals…Une belle surprise que d’écouter guitare, mandole et mandoline rassemblées pour des mélodies folks à danser. Accords lumineux dans une virevoltante et joyeuse énergie.

 

diterzi
Le salon des refusées
, Claire Diterzi (Naive), 2013.

L’album d’une renaissance ? Un règlement de compte « sans colère », – qui passe quand même par un coup de gueule libérateur !  – mais se traduit surtout par des chansons intimistes, somptueuses de gravité, d’humour et de délicatesse triomphante. Musique savante au placard, effets pop de l’album précédent quasiment disparus. Harmonie de l’ensemble, où viole de gambe et guitare électrique se rejoignent dans un esprit dépouillé qui nous mène à l’essentiel.

 

 

FilmsVx jardin

Le vieux jardin, Im Sang-soo, MBC-TV Korea, 2006 – DVD (1h52 mn)

Adapté du roman de Hwang Sok-Yong, ce film à la fois politique et sentimental revient sur une des pages les plus sombres de l’histoire de la Corée du Sud. Un récit  émouvant, magnifique, qui soulève des questions sur l’engagement politique, l’amour, le courage, les désillusions de la jeunesse… sur le temps qui passe et ce qu’on laisse aux générations qui suivent.

 

 

 

 

 

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