De la résistance au cinéma


Toute tragédie a engendré la réalisation de films afin de faire savoir au plus grand nombre mais aussi de garder trace d’évènements douloureux.

Dès la fin de la guerre, des réalisateurs ont senti l’urgence de témoigner des actes de bravoure et de résistance d’une partie des populations.

Nous savons combien il est difficile d’être objectif surtout lorsque l’on est directement concerné mais tout témoignage permet justement de comprendre les circonstances dans lesquelles se sont déroulées certains évènements et de prendre la mesure de ceux-ci.

A travers cette sélection de films, vous pourrez découvrir des traitements dramatiques de ces épisodes ou plus légers mais sans pourtant oublier la gravité de l’Histoire. Des fictions certes mais aussi des documentaires qui lient êtres et lieux à jamais,des films plutôt français à quelques exceptions près. Autant de  traces qui permettront de tenter d’expliquer ce qui restera pour certains l’inexplicable.

imagesEn fiction

Le 16 à Kerbriant / Michel Wyn :en Bretagne 1944, . Blanche et sa belle-fille  quittent Paris pour se rendre dans leur ferme familiale à Kerbriant.Arrivées sur place, elles découvrent que leur ligne téléphonique est redirigée par erreur sur la ligne de la Kommandantur. La Résistance profite de cette situation pour espionner les conversations des officiers allemands.

L’affiche rouge / André Cassenti:l’histoire des résistants du groupe Manouchian. Le 21 février 1944, un groupe de 23 personnes avance vers le peloton d’exécution du Mont Valérien .index

L’armée des ombres / Jean-Pierre Melville : Philippe Gerbier, un des chefs de la Résistance est arrêté et envoyé dans un camp suite à une dénonciation. Il réussit à s’échapper, et découvre le traitre et le tue. Alors que Gerbier et d’autres chefs de la Résistance sont à Londres afin d’être décorés par le Général de Gaulle, un autre « héros » de la Résistance, Félix, est arrêté. Gerbier et ses amis préparent un plan pour libérer Félix qui est gardé au secret dans une prison inconnue.

L’armée du crime / Robert Guédiguian: dans Paris occupé par les allemands, l’ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d’un groupe de jeunes juifs garçons et filles,hongrois, polonais, italiens, espagnols,roumains, arméniens déterminés à combattre pour libérer la France qu’ils aiment, celle des Droits de l’Homme. Dans la clandestinité, ils deviennent des héros. Ils seront poursuivis par les nazis mais aussi par la police française. Vingt-trois d’entre eux seront condamnés à mort en février 1944.

Babette s’en va-t-en guerre / Christian-Jaque :en 1941 une provinciale française est à Londres où le lieutenant Gérard de Crécy la fait engager comme femme de ménage au Quartier Général de la France libre. Le major Fitzpatrick, officier de renseignement britannique, remarque sa ressemblance avec Hilda, une ancinne maîtresse du général von Arenberg. Après un entraînement intensif, elle est parachutée en France avec Gérard afin d’enlever le général.Après de multiples aventures, elle se fait engager par le chef de la Gestapo, pour surveiller von Arenberg.

La bataille du rail / René Clément :le film retrace la résistance des cheminots français pendant la Seconde Guerre mondiale et les efforts de ces derniers (sabotages) pour perturber la circulation des trains pendant l’occupation nazie.

Black book / Paul Verhoeven : une chanteuse juive mène une double vie et échappe à la déportation contrairement à ses proches.Terreur nazie, résistance néerlandaise et ambiguïté de l’attitude de certains face aux évènements.

La chatte / Henri Decoin:le mari de Cora est tué par les allemands alors qu’il fuyait.En réaction, Cora s’engage dans la Résistance et prend le pseudonyme de « la chatte ». Elle rencontre un homme qui se prétend journaliste. En réalité, c’est un officier allemand qui par hasard rencontre cette résistante très recherchée.

La colline aux mille enfants / Jean-Louis Lorenzi : automne 1941. Dans la France occupée par les allemands, les rafles se multiplient. A Chambon-sur-Lignon, en zone libre, une jeune femme frappe à la porte du presbytère. La femme du pasteur, ouvre à Clara, première réfugiée juive parmi d’autres qui la suivront pour fuir les persécutions nazies. Dès le lendemain, le pasteur tente de persuader ses paroissiens de recueillir les enfants venus de toute l’Europe. La vie s’organise avec ces enfants bientôt placés dans les fermes des environs, alors que la milice accentue sa surveillance.

La dame d’Izieu/ Alain Wermus: pendant quelques années, Léa Feldblum a réussi à cacher des enfants juifs chez elle avant qu’une rafle ne les lui enlève tous.index

Le dernier métro / François Truffaut : un metteur en scène juif-allemand se cache et continue de travailler en évitant collaborateurs et nazis. De la difficulté de continuer de créer dans un pays occupé.

Drôle de jeu / Pierre Kast:le chef d’un réseau de résistance à Paris en 1944, recherche le traître qui a dénoncé son opérateur-radio.

Effroyables jardins / Jean Becker:Lucien ne comprend pas pourquoi son père si sérieux a besoin de se transformer en clown . Jusqu’au jour où un ami de la famille lui explique que son père et lui ont été fait prisonniers par les allemands à la fin de la guerre suite à un acte de Résistance.

Les femmes de l’ombre / Jean-Paul Salomé : engagée dans la Résistance, Louise fuit en Angleterre à la mort de son mari. Elle est engagée par le SOE dirigé par Churchill qui soutient tous les mouvements de résistance.Pour sa première mission,elle constitue un commando de femmes.

Le franciscain de Bourges/ Claude Autant-Lara:deux résistants, les frères Toledano sont arrêtés en 1943, emprisonnés et torturés à la prison de Bourges. Alfred Stanke, infirmier militaire allemand et frère franciscain, vient les soigner et les réconforter. Luttant contre la Gestapo, il tente de les faire s’évader (tourné à Bourges en 1967).index

La guerre à Paris / Yolande Zauberman: deux frères juifs à Paris, en 1943, l’aîné veut rester éloigné du conflit alors que son jeune frère de 15 ans ne souhaite qu’une chose: rentrer dans la Résistance.

Un héros très discret / Jacques Audiard: de ceux qui ont joué sur les deux tableaux.

Jean Moulin / Yves Boisset : portrait de cette figure historique controversée.

Je suis vivante et je vous aime / Roger Kahane :mars 1944. Julien, cheminot, ramasse un message tombé d’un train de déportés et signé  Sarah. En voulant le transmettre, il  trouve le fils de cette Sarah qu’il ne connaît même pas. Avec l’enfant, Julien se lance à sa recherche de Sarah, recherche qui ne s’achèvera qu’à la fin de la guerre.

Le jour et l’heure / René Clément :sous l’occupation, la rencontre d’un pilote américain, Allen Morley et de Thérèse Dutheil, dont le mari est prisonnier en Allemagne.  Thérèse l’accompagnera à Toulouse, pour lui éviter de se faire arrêter par la Gestapo. Au fil de cette poursuite ,un amour naitra entre eux. Ils seront séparés par la Résistance, qui  fera passer Allen en Espagne afin qu’il puisse rallier son unité en Angleterre.

Lacombe Lucien / Louis Malle : ou comment des français ont collaboré pendant l’occupation.

Laissez-passer / Bertrand Tavernier :dans les années 1940, en France, les allemands continuent à permettre aux français de faire leurs propres films, mais sous leur surveillance. Les Films Continentaux, dirigé par Mr Grevan,  symbolise cette alliance entre le talent de la France et le chef suprême nazi. Certains, comme le scénariste Jean Aurenche, refusent catégoriquement de travailler pour les allemands et se prononcent ouvertement contre l’ennemi. D’autres, comme le réalisateur  Jean Devaivre, voient là une occasion d’accomplir leurs ambitions de réalisation tout en soutenant la Résistance …

La ligne de démarcation / Claude Chabrol: sous l’occupation allemande, la ligne de démarcation coupe en deux un village du Jura. Un officier de l’armée française, Pierre, Comte de Damville, prisonnier de guerre, libéré par les Allemands revient chez lui. Mais son château est utilisé  comme siège de la Kommandantur locale. Pierre est résigné à collaborer avec les Allemands. Ce que refuse courageusement sa femme, Mary, qui rejoint les rangs de la Résistance. Jusqu’au jour ou la Gestapo recherche dans la région un aviateur anglais et d’un agent de la France libre.

La ligne de démarcation / Jacques Ertaud :adapté du récit du colonel Rémy.Treize histoires de héros anonymes qui, au risque de leur vie, faisaient franchir cette ligne à tous ceux qui ne disposaient pas d’un  « Ausweis ».

Lucie Aubrac/ Claude Berri :en 1943, Lucie Aubrac, enseignante à Lyon, membre de la Résistance, comme son mari Raymond, apprend que celui-ci a été arrêté par la Gestapo et tentera tout pour le sortir des prisons nazies.

Monsieur Batignole / Gérard Jugnot: Monsieur Batignole est un boucher-charcutier sans autre ambition que celle de gagner de l’argent,y compris en pratiquant  le marché noir. Il vit avec sa femme avide d’argent, sa fille qui aime sortir , et son futur gendre, un écrivain minable mais collaborateur. Stéréotype du Français moyen durant l’Occupation , M. Batignole regarde ce qui se déroule autour de lui avec  indifférence. La guerre le rattrape et M. Batignole va malgré lui  aider des enfants juifs à traverser la France pour les accompagner en Suisse où ils seront à l’abri.

Le mur de l’Atlantique / Marcel Camus:sous l’Occupation, en Normandie. Léon Duchemin, un  aubergiste tranquille, mène une vie paisible, avec sa soeur et sa fille, Juliette. Un  jour, il se voit contraint de recueillir Jeff, un pilote anglais. Juliette ne résistera pas au charme britannique. Pris pour un peintre en bâtiment, Léon est réquisitionné pour refaire les peintures de la Kommandantur. Il prend alors par erreur les plans secrets des fortifications du « Mur de l’Atlantique »…et dès lors rejoint la Résistance.

Papy fait de la résistance / Jean-Marie Poiré:en 1943, les Bourdelle sont  envahis par les allemands, et doivent habiter à la cave. Le fils,  qui se fait passer pour un coiffeur homosexuel, est un résistant acharné.

Le passage du Rhin / André Cayatte:deux français, prisonniers des allemands en 1940, se lient d’amitié. L’un est journaliste, l’autre est boulanger. Le premier s’évade, traverse le Rhin, fait de la résistance, et devient directeur d’un grand journal. Le boulanger  n’a pas pu s’évader, il semble subir les événements. Mais la guerre finie,  le plus  » libre  » des deux ne sera pas celui que l’on croit.index

Le père tranquille / René Clément:dans une petite ville de province occupée par les allemands, un homme à l’air insignifiant vient tous les jours jouer aux cartes et boire un coup au café. Sous des dehors tranquilles, se cache  le chef de la Résistance.


Rosenstrasse / Margarethe Von Trotta : des femmes allemandes résistent et soutiennent de juifs détenus rue des Roses. Certains d’entre eux seront libérés.

Le silence de la mer/ Jean-Pierre Melville :adapté d’une nouvelle de Vercors. Lors de la dernière guerre mondiale, un officier allemand  loge chez un viel homme et sa nièce. Amoureux de la France et de sa culture, l’officier leur rend visite chaque soir pour les entretenir de ses diverses réflexions. Mais les   habitants restent silencieux devant cet « envahisseur ». Ce premier film de Melville fut conçu  sans autorisation du CNC.

Le silence de la mer / Pierre Boutron: une adaptation pour la télévision cette fois, de la nouvelle de Vercors.

Le temps de la désobéissance / Patrick Volson : des policiers s’organisent pour aider la communauté juive de Nancy et empêcher les rafles. Basé sur des faits réels.

Le train /John Frankenheimer:Paris, Août 1944. Les troupes alliées approchent  de la capitale. Un colonel, officier de la Wehrmacht, décide d’organiser un convoi ferroviaire afin de faire partir vers l’Allemagne la collection de tableaux du musée du Jeu de Paume. La résistance française va  tout mettre en œuvre pour empêcher ce train chargé d’une partie du patrimoine  de franchir le Rhin.

Le train / Pierre Granier-Deferre:Mai 1940. Fuyant les troupes allemandes, Julien Maroyeur, réparateur de radios, réformé pour cause de myopie, quitte son village des Ardennes avec sa femme et leur fille de 7 ans. Lors de la formation du train qui doit les emmener vers la zone libre,Julien est contraint de voyager dans les wagons de marchandises réservés aux hommes. Au cours du voyage, il fait la connaissance d’Anna, une  juive allemande.

Un condamné à mort s’est échappé / Robert Bresson:d’après les Mémoires d’André Devigny. En 1943, un résistant est arrêté par les allemands et emprisonné à la prison de Montluc à Lyon. Il prépare son évasion.Juste avant sa fuite, on donne sa cellule un autre prisonnier . Il hésite à l’éliminer celui-ci, et l’emmène finalement avec lui. Leur évasion est longue, mais les deux prisonniers parviennent finalement à retrouver la liberté.

Le vieux fusil / Robert Enrico:1944. Afin de protéger sa famille, Julien l’envoie à la campagne dans un vieux château qu’il possède. Mais l’armée allemande est en déroute et certains soldats n’ayant plus rien à perdre, massacrent tout et tous sur leur passage.  Julien décide de rendre visite à sa famille et découvre que sa femme et sa fille ont été torturées, violées et tuées par un groupe de soldats. Il n’a plus qu’une idée en tête se venger.

Vivre libre / Jean Renoir:jeune homme lâche et peu concerné par l’Occupation de son pays, Albert Lory  est instituteur . Au contact de son proviseur,  et de sa collègue,  dont il est  amoureux, Lory découvre peu à peu la Résistance au quotidien et se trouve mêlé malgré lui à divers actes anti-Allemands. Arrêté comme otage de représailles par les Allemands puis libéré sous la pression de sa mère, Lory rejoint les combattants de la liberté .

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Zone libre / Christophe Malavoy:France 1942. Après s’être séparée pour passer la ligne de démarcation, la famille Simon se retrouve en pleine campagne, accueillie par Maury, un paysan du cru qui les héberge dans l’une de ses dépendances. La rencontre de deux univers…

En documentaire

« Amis juifs ». Ces français non juifs qui ont porté l’étoile / Bernard Debord, Cédric Gruat: film sur les « résistants aux étoiles » inspiré du livre éponyme.

Aubrac Lucie, en plein coeur / Emmanuel Laborie:depuis son engagement dans la Résistance, Lucie Aubrac a toujours cherché à transmettre son expérience, en sillonnant les lycées et collèges de France. La réalisatrice l’a suivi lors d’une de ces rencontres.index

Au coeur de l’orage / Jean-Pierre Lechanois :tourné en 1944, ce film retrace l’histoire de la Résistance dans le maquis du Vercors.

La bataille de France / Jean Aurel:un montage d’actualités retraçant les événements de la « drôle de guerre » et l’invasion allemande de 1940.

Caméra sous la botte !…/Albert Mahuzier, Robert Gudin :  aventurier mais pas que, Albert Mahuzier nous raconte la Résistance,l’aide aux aviateurs alliés, Paris sous l’occupation en s’appuyant sur des prises de vues de l’époque.

Le Chagrin et la pitié / Marcel Ophuls:chronique d’une ville française sous l’Occupation, film documentaire épique de quatre heures et demie sur l’occupation allemande de la France pendant la seconde guerre mondiale.

Chantons sous l’occupation / André Halimi:l’attitude des Français sous l’Occupation, période pénible pour les uns, tragique pour les autres, allègrement supportée par ceux qui ont «chanté sous l’Occupation».

De l’histoire ancienne / Orso Miret:quel héritage pour les enfants d’un père qui fut héros de la résistance ? Chacun doit retrouver une place : de citoyen, d’adulte ayant grandi avec le « souvenir ».

Des « terroristes » à la retraite / Mosco Boucault:juifs et communistes, émigrés en France dans les années 30 pour fuir des situations difficiles dans leurs pays, ils ont été les principaux acteurs de la résistance parisienne contre l’occupation allemande.  Mosco Boucault a  recueilli le témoignage de ces  “terroristes”.

La longue nuit / Paul Seban:de juin 1940 à la Libération, le film retrace à partir de photos d’époque l’Occupation de Paris par les armées allemandes.

L’oeil de Vichy / Claude Chabrol:à travers la presse, la radio et les actualités cinématographiques de l’époque, évocation du régime de Vichy.

Germaine Tillion à / David Unger : film sur la pièce écrite par Germaine Tillion à Ravensbruck (camp de concentration pour femmes). Une oeuvre « légère » qui est présentée comme un acte de résistance intellectuelle à l’humiliation et à la mort.

La guerre d’un seul homme / Edgardo Cozarinsky :film dénonçant les actualités propagandistes de l’époque à travers des archives.

Héros ordinaires / Centre Simon Wiesenthal :la résistance de juifs dans les camps, les ghettos, lors des rafles ou dans la Résistance organisée.heros-ordinaire

Normandie-Niemen / Jean Dreville:des pilotes de l’armée de l’air française, opposants à l’Armistice et aux ordres de Vichy, se rendent en URSS en 1942 pour suivre un entraînement intensif. Une fois formés, ils deviennent le Groupe de chasse Normandie-Niemen et combattent l’ennemi avecs les soviétiques.

La résistance / Andrew Bampfield, Patricia Bodet, Christophe Nick, Félix Olivier: 6 films, docu-fictions et documentaires, pour expliquer ce qu’est la Résistance (Quand il fallait sauver les juifs, Vivre libre ou mourir, Le sourd grondement d’un peuple, La lutte armée, Victimes contre bourreaux, Face à la déportation de juifs)

Résistances, de l’ombre à la lumière/ Rolande Trempé, Cécile Favier: Rolande Trempé, professeur d’histoire et ancienne résistante, s’est émue de l’absence de reconnaissance du rôle des femmes dans la Résistance  et de ce qu’elles ont enduré en tant que victimes pendant l’Occupation allemande.

Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures / Claude Lanzmann: la révolte du camp de Sobibor, menée par des déportés et indexmenée à bien.Témoignage d’un des acteurs de la révolte devenu meurtrier par obligation.


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