Le temps des dédicaces est venu. C’est moins l’exercice en lui-même qui est intéressant que les rencontres qu’il permet. Dans un espace différent de celui des salons (lieux aux atmosphères étranges, où les auteurs sont sagement rangés en allées et rayons, et où les lecteurs et lectrices viennent, regarder, palpent les livres,…), c’est d’abord et surtout un moment de dialogue, de partage, et de plaisir.
Je peux désormais parler de l’œuvre, de ses circonstances, et parfois un peu de moi, parce que la personnalité et la trajectoire de l’auteur intéresse parfois au moins autant la lectrice ou le lecteur que le livre en lui-même. Le premier temps de rencontres a eu lieu à Vierzon, j’en ai fait un récit complet par ici… L’occasion d’ailleurs de croiser aussi des bibliothécaires (celle de Genouilly, dans le cas présent).
Reste que le geste de la dédicace, en lui-même, est personnellement assez perturbant. Dès le plus jeune âge, j’ai appris à ne pas écrire sur les livres (manuels scolaires, ouvrages de la bibliothèque familiale…) : seuls les cahiers d’exercice et les albums de coloriage pouvaient supporter ce qui relevait, pour le reste, de la dégradation. L’usage est resté : même aujourd’hui, dans le cadre de mes recherches par exemple, je n’écris pas au crayon à papier dans les marges, je n’annote pas. C’est à coups de post-it (eux griffonnés) que je marque mes pages, et pour les passages sur lesquels je souhaite retravailler ou dont je veux garder trace immédiate, c’est à la photocopie que je fonctionne, pour pouvoir ensuite gribouiller dessus, surligner…
Dédicacer donc, ne serait pas écrire sur le livre…
La dernière ligne droite approche aussi pour la version numérique : relecture du fichier avant mise en forme, et lancement à la fin de cette semaine. Deux maisons d’édition, donc deux relectures et corrections différentes : il y a aura donc de petits écarts entre les deux versions du même texte, même s’ils vont rester très marginaux.