Pendant ces grandes vacances, écartons-nous un peu du sujet récurrent de mes chroniques. En effet, je vous écris depuis plus de six mois, vous me lisez depuis tout ce temps, et pourtant nous ne nous connaissons toujours pas.
Dans quelle mesure le lecteur ou la lectrice a-t-il besoin de connaître l’auteur, sa vie, ses fêlures, pour éprouver l’envie de lire ses œuvres ? Ce que nous savons de l’écrivain, homme ou femme, en voyant sa photo, lisant ses interviews, ses portraits, des reportages, influe-t-il sur notre désir de découverte ?
Je ne détiens pas la réponse, mais je vous propose un petit test : sans réfléchir, sur une échelle de 1 à 10, notez le degré d’envie que vous auriez à lire le roman dont j’évoque régulièrement la création.
Est-ce bon ? Bien. Maintenant, faisons un peu plus connaissance. J’ai choisi comme moyen le fameux questionnaire de Proust. Voici mes réponses :
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Le principal trait de mon caractère.
Une certaine forme de détermination, qui tient plus de la persévérance que de l’obstination.
La qualité que je préfère chez un homme.
Le charisme, le vrai. Pas celui que vous confère telle ou telle position sociale ou professionnelle, mais l’aura véritable qui se dégage de celui qui le porte.
La qualité que je préfère chez une femme.
Je suis souvent fasciné par l’extraordinaire alchimie entre force et fragilité, la capacité d’endurance et de résistance aux épreuves.
Ce que j’apprécie le plus chez mes amis.
Leur attention ne se porte pas sur celui qu’on a voulu – ou que l’on veut parfois faire de moi -, mais sur celui que je suis. L’acceptation réciproque du soi véritable est un cadeau inestimable.
Mon principal défaut.
Je pardonne trop facilement, tout en restant durablement rancunier. En concurrence très forte avec le fait que j’ai horreur de perdre.
Mon occupation préférée.
Vivre. Définitivement.
Mon rêve de bonheur.
Il ne lui manque pour être atteint que de pouvoir subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille par la plume. La question n’est pas vraiment de savoir s’il se réalisera, mais quand il se réalisera.
Quel serait mon plus grand malheur ?
Perdre ceux que j’aime, et au premier rang desquels ma femme et mes enfants.
Celui (ou celle) que je voudrais être.
Si les choses se passent que je m’emploie à ce qu’elles le fassent, moi dans quelques dizaines d’années.
Le pays où je désirerais vivre.
Si l’on en reste à la pure réalité, la France. Dans le contexte actuel, ce n’est pas forcément si évident, mais est-ce vraiment mieux ailleurs ?
Sinon, le Pays imaginaire de Peter Pan me conviendrait sans doute.
La couleur que je préfère.
Celle du regard émerveillé d’un enfant, celle de l’amour dans les yeux de l’autre : la couleur des émotions positives.
La fleur que j’aime.
La pâquerette. Je t’aime, un peu, beaucoup…
L’oiseau que je préfère.
A l’école primaire, à la fameuse question : « qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? », je répondais invariablement : ornithologue. J’aurai donc tendance à répondre : tous. Mais j’ai une tendresse particulière pour le rouge-gorge et le martin-pêcheur.
Mes auteurs favoris en prose.
Jules Verne, indiscutablement. Parmi les plus récents, Dan Brown, pour son sens du rythme et du rebondissement, James Ellroy, pour la construction de ses intrigues.
Mes poètes préférés.
Baudelaire et Verlaine.
Mes héros dans la fiction.
Les gens ordinaires qui sont capables de se transcender pour accomplir des actes extraordinaires, ou qui vont mettre leurs capacités rares au profit du bien collectif de façon désintéressée.
Mes héroïnes favorites dans la fiction.
Celles qui ont la qualité que je préfère chez une femme. J’ai du mal à trouver des exemples, là, sur le moment.
Mes compositeurs préférés.
Je n’écoute pratiquement pas de musique classique. Joker.
Mes peintres favoris.
Question compliquée également. Je fréquente peu les musées et les galeries d’art, mais j’espère pouvoir m’y rendre plus facilement bientôt. Tout peintre qui arrive à créer une émotion par la toile, ou qui déclenche en moi l’envie d’écrire à partir de sa création.
Mes héros dans la vie réelle.
Christophe Colomb. Parce qu’il fallait oser partir vers l’Ouest à la recherche d’une route vers les Indes à une époque où la Terre était plate, et pour tout ce que nous avons en commun.
Neil Armstrong, pour ce que représente le fait d’être le premier homme à avoir posé le pied sur la Lune.
Tous les gens ordinaires qui se débattent quotidiennement avec leurs problèmes, et qui gardent l’espoir de lendemains meilleurs.
Mes héroïnes dans l’histoire.
Compte tenu de la place des femmes dans l’histoire, l’usage du pluriel rend nécessairement la tâche difficile. Citons Olympe de Gouge et Simone de Beauvoir, pour leur contribution à la reconnaissance de la place des femmes dans la société.
Mes noms favoris.
Arthur et Lulu.
Ce que je déteste par-dessus tout.
Décevoir. Mais aussi l’injustice, presque autant l’hypocrisie ; que l’on me prenne pour un imbécile (l’expression exacte qui me vient à l’esprit est un peu plus triviale) ; que l’on fasse référence à mon jeune âge (détestation qui s’évanouit peu à peu, à mesure que votre serviteur vieillit).
Personnages historiques que je méprise le plus.
Ceux qui ont condamné le fait scientifique – par exemple qui s’en prirent à Galilée.
Le fait militaire que j’admire le plus.
Les batailles navales en général. Trafalgar, plus particulièrement : ce devait être extraordinaire à voir. A égalité avec l’épisode du Cheval de Troie, pour son ingéniosité.
La réforme que j’estime le plus.
Proust ne pouvait savoir que ce n’est pas vraiment une bonne question en ce moment. La création de la Sécurité Sociale, en 1945.
Le don de la nature que je voudrais avoir.
Des yeux d’aigle. Une vue parfaite me changerait la vie.
Comment j’aimerais mourir.
Dans mon lit, le plus tard possible, en ayant accompli tout ce que je devais accomplir.
État présent de mon esprit.
Fatigué et préoccupé par mon roman à terminer. Sinon, impatient de commencer ma nouvelle vie.
Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence.
La précipitation, la jalousie, l’ignorance.
Ma devise.
L’essentiel, c’est de croire en soi.
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Pour terminer ce petit test, et à lumière de ce que vous venez de lire : notez de nouveau le degré d’envie que vous auriez à lire mon roman sur une échelle de 1 à 10.
Les deux notes sont-elles différentes ? La deuxième est-elle plus élevée que la première ? Quelle conclusion en tirez-vous ? Et s’il y avait des questions manquantes, me les poseriez-vous ?
Je vous souhaite à tous et à toutes de très bonnes vacances, et je vous retrouve à la rentrée. D’ici là, je pars avec crayons et papier pour avancer le plus possible dans ma grande aventure, et revenir au mois de septembre avec un premier jet presque achevé.
A très bientôt !