« Vous innovez sans le savoir, le saviez-vous ! ». Dès son préambule, Arnaud Groff nous bouscule… A bon escient, bien sûr. Il nous ouvre les yeux sur les idées reçues. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’innovation n’est pas, non surtout pas, que technologique… Elle est relative puisque lié aux usages et aux différents jugements de valeur.
Il nous plonge immédiatement dans la réflexion en projetant le film « Playing for change » en nous interrogeant sur différents aspects : « Est-ce cela vous apporte quelque chose ? Trouvez-vous cela innovant ? Si oui, où est l’innovation ? »
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Perplexité dans la salle et échanges de point de vue !
Il s’agit d’un projet de société que défend ardemment Arnaud Groff. « L’innovation est la capacité à répondre de manière créative (nouvelle dans le domaine) à un besoin identifié, en créant de la valeur et en s’assurant de son appropriation par ses destinataires « . L’innovation, pourquoi faire ? Pour qui ? Chacun devrait être acteur de l’innovation en se mettant au service des usages et des utilisateurs individuels et collectifs et ainsi, rendre meilleur le quotidien. En effet, si l’innovation de rupture est perceptible et le plus souvent imposée, il importe de valoriser les « petites » innovations sans chercher à convaincre tout le monde. Innovation technologique et non technologique se complètent sans s’opposer. Innover, ce n’est pas faire plus mais faire mieux.
Innover nécessite de prendre des risques, calculés et contrôlés, de mettre en commun la diversité des individus et de leurs connaissances, la richesse « unique » et non remplaçable : les Hommes et leur synergie. Les clés du succès : y croire, observer, ne pas avoir peur de se tromper et de proposer des idées en rupture avec le « sens commun », créer, communiquer, valoriser, diffuser. Quelle méthodologie pour l’innovation ? Arnaud Groff nous livre des piste de réflexion, les paramètres à prendre en compte et nous donne envie de nous autoriser à sortir des sentiers battus et à OSER. L’innovation n’est pas réservée à une élite, n’est pas une notion sacrée. Saurons-nous relever le défi ? Au quotidien et dans nos bibliothèques ?
Pour aller plus loin :
Norbert Alter : L’Innovation Ordinaire, PUF
Cynthia Fleury : La fin du courage, La reconquête d’une vertu démocratique, Fayard, 2010Notion d’engagement dans la réappropriation par chacun de l’acte créatif
Eric Von Hippel : le paradigme de l’innovation
Arnaud Groff : Manager l’innovation (AFNOR), La Boite à outils de la créativité (Dunod), Les créativités (AFNOR)
« Si j’avais demandé à mes clients ce qu’ils attendaient, ils auraient répondu ‘un cheval plus rapide’, et non une voiture. » C’est par cette citation d’Henry Ford que Jean-Christophe Lacas introduit les échanges de l’après-midi auxquels participe également Pascal Desfarges
Pascal Desfarges resitue, dans un premier temps, les enjeux d’un service de lecture publique aujourd’hui, dans le contexte du développement des usages et de la culture numérique. Mise en réseau, désintermédiation, web social, plate-forme collaborative, mutation de l’économie culturelle : comment offrir des services efficients à tous les publics en faisant en sorte que chaque citoyen devienne co-concepteur de l’espace public. la bibliothèque comme lieux d’expression et de sensibilisation aux mutations contemporaines, la bibliothèque comme coopérative de savoirs… Tout un univers à imaginer et à rêver !
C’est ce que nous propose de découvrir Jean-Christophe Lacas à travers le projet de médiathèque de la communauté de communes de Lezoux : une bibliothèque qui n’existe pas encore physiquement mais qui fait l’objet d’une conception audacieuse en lien très fort avec les habitants, les partenaires, les institutions. Le recrutement d’un chef de projet, très en amont, montre la volonté politique d’investir davantage sur l’humain que dans la pierre : le projet s’enrichit de la parole des usagers et des habitants et les idées les plus diverses s’expriment (collecte d’histoires, banque de mots, fonds participatif, présence du numérique, bibliothèque d’objets, cabine de téléchargement,cuisine ouverte à tous, ateliers, salle de jeux vidéo, fonds des savoir-faire, auditorium… ) et permettent de définir un plan d’usage : on prend les idées en compte, on les teste et on les valide ou non, temporairement ou définitivement. A partir du plan d’usage conceptualisé, il s’agit maintenant pour l’architecte Patrick Bouchain de concevoir le bâtiment et les espaces qui pourront répondre à ces usages. Il dit d’ailleurs que « l’ouvrage doit rester ouvert, non fini… »
Évidemment ce projet nous questionne dans nos pratiques bibliothéconomiques et fait vaciller quelques certitudes : politique documentaire, coût de fonctionnement, gestion,…
Rendez-vous en 2015/2016 à Lezoux pour visiter ce rêve du plus grand nombre devenu réalité pour tout un chacun !
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