Warax de Pavel Hak
Seuil, 2009 (Fiction & Cie)
Dans ce sombre récit mi science-fiction mi grand-guignol, il y a :
Ed Ted Warax le magnat de l’armement : argent et pouvoir sont ses seules obsessions. « Personne n’avait le droit de mettre en danger la paix dans le monde. Seul, l’Empire, avec ses armes ultra-sophistiquées, sa rectitude morale et ses dirigeants incarnant le Bien, pouvait mener des opérations de destruction dont la paix avait besoin sans qu’elles dérapent. Et puis : la guerre contre le Mal, menée au nom du Bien, n’était-elle pas un BIEN qui enrichissait naturellement ceux qui avaient la force de la mener. »
Preston, le sale « joli garçon » : tout est bon pour sauver sa peau et écraser les autres… Et pourtant ? « Alors que sans le contrat que News vous propose, vous ne serez jamais qu’un de ces criminels exécutés dans l’affreux anonymat de la mort. Qu’en dites-vous? Allez-vous vendre à News les droits de retransmettre votre mort? »
La meute, un groupe d’immigrés clandestins qui parviennent à franchir le mur qui sert de frontière : ils seront aussi capables du pire mais… « Dans un vacarme de rotors étourdissant, le container où avait été enfermée la meute s’éloignait de l’embarcadère survolant les quais et les cargos attendant l’amarrage…Impuissants, enragés, ils maudissaient ces fils de pute cagoulés qui les avaient enfermés dans cette cage d’acier, quand ils sentirent que le container commençait à tomber… »
Et FD21, seul, dans un monde détruit par on ne sait quel cataclysme, il lui faut trouver eau et nourriture pour survivre. Son retour parmi les humains sera semé d’embûches et de douleurs « Terrassé par la fatigue, FD21 gisait au fond d’une dépression. L’épuisement physique n’était pas la seule cause de son impuissance à reprendre la marche. Il y avait quelque chose d’autre, son organisme le lui signalait : une intoxication, une irradiation, un mal indétectable qui s’ajoutait vicieusement au manque d’oxygène. »
Plus un commando militaire qui tente de résister et de protéger l’empire … « Nous ne pouvons pas survivre. La destruction nous cerne de tous côtés. Tout ce qu’a vécu l’ennemi depuis le début des frappes, nous le vivons à présent. Comme si nous étions pris en étau par nos propres armes. »
Cinq dures histoires imbriquées qui interrogent l’avenir de l’humanité… Quatre-vingt-dix-sept courts chapitres qui font frissonner et trembler… Toute ressemblance avec des personnes ou des faits… Haletant, violent mais non dénué d’ironie et même parfois d’humour !