Nancy Huston et Ralph Petty, Ed L’iconoclaste, 400 pages.
J’aime beaucoup Nancy Huston, l’écrivain, la militante, la Berrichonne. Je l’ai retrouvée tout entière dans ce livre, où de mai 2010 à juin 2011, elle a commenté l’actualité dans des échanges croisés avec le peintre Ralph Petty. Je suis néanmoins restée sur ma faim.
Comment lire un ouvrage où la moitié des pages sont illustrées? Tandis qu’on embrasse l’aquarelle d’un regard, on met plusieurs minutes pour déchiffrer la page. Ce décalage m’a gênée, je m’en voulais de ne pas rester plus longtemps sur l’image, qui ne me touchait pas, à de rares exceptions près. Nancy Huston explique que certains textes ont donné lieu à un dessin, et certains dessins ont suggéré un texte. On ne sait pas lequel des deux a inspiré l’autre. Pour être honnête, je n’ai pas été très réceptive à la complémentarité, et reste incertaine sur le sens de cet essai à quatre mains.
Les textes sont incisifs, impertinents, plus relâchés que dans les romans de l’auteur, éminemment sympathiques dans leur humanisme et leur lucidité. So what? J’ai eu l’impression de passer un moment agréable, de converser intelligemment avec une personne intéressante. Ce qui n’empêche pas d’échanger beaucoup de banalités. Est-ce le manque de distance? Laissons aux journalistes (aux philosophes? aux essayistes?) le soin de commenter l’histoire immédiate. J’attends avec impatience le prochain roman de Nancy Huston.
Tout à fait d’accord avec le commentaire précédent. J’ai rapidement décroché et abandonné les photos et de ce fait, j’aurais aimé un développement plus important de certains textes. Nançy huston écrit par exemple »Si j’écrivais un roman sur cette histoire… »page297 à propos des flirts d’Emma en prison.C’est ce qui m’aurait intéressée, avec le style si particulier et attrayant de Nançy Huston