L’histoire est celle d’une interview: celle d’un auteur par une bibliothécaire. Banal me direz-vous!Pas tant que ça puisqu’il s’agit de son premier livre et que l’auteur est aussi un abonné de la bibliothèque d’ Ourouer depuis de « longues années »…
Avec son premier titre, Pierre THIESSET est passé gaiement du statut de jeune lecteur à celui d’auteur.
Il faut dire qu’entre les deux, il est sorti diplômé d’ une université de journalisme, grâce à quoi on a pu le lire dans le Berry Républicain, dans Politis et dans Backchich.
Actuellement il prépare une licence d’édition.
Ce premier livre, en plus de relater un formidable périple à vélo, à travers l’Europe du Nord, est également, et surtout, me dit-il, une critique acerbe contre la société de consommation et un pamphlet virulent contre la « bagnole » (deux B quand il la prononce).
Au premier abord, c’est le récit d’une épopée: deux jeunes gens partis à la découverte de l’Europe. A ce titre, l’ouvrage est déjà intéressant.
Pierre évoque les rencontres, les paysages, les civilisations traversées. Mais aussi la transcendance des petites souffrances du corps.
A l’entendre tout le monde pourrait se passer de la « bagnole » et se déplacer à vélo, « outil de la révolution contre l’ultra-consommation ».
Je lui fais remarquer que (vu mon grand âge (!)et ce qu’il implique comme usure du corps et les souffrances que cela engendre), je me vois mal partir, comme lui, à Bourges en pédalant pour rapporter mes courses ou aller au cinéma.
Sûr de lui il m’affirme que- « eh bien, bon sang, des vieux à vélo, j’en ai rencontré sur toutes les routes! »
Eh oui, si on n’a pas d’idéaux à vingt ans, quand est-ce qu’on en a? (Bon sang!)
Pierre prépare un second livre qu’il a écrit après avoir rencontré toutes sortes d’associations adeptes du vélo, dans l’hexagone.
En tous les cas le premier ne laisse pas indifférent, son style alerte, et néanmoins parsemé d’un vocabulaire fleuri (aïe, vous voilà avertis) nous transporte en dehors de l’habituelle ligne d’horizon.
Pour le rencontrer, c’est facile: il sera à la Bibliothèque d’Ourouër Les Bourdelins le 23 octobre 2010 de 10h à 11h30 où il dédicacera « Deux roues: Libres! »
Et si vous le manquez, vous pourrez toujours pédaler jusqu’à Sagonne le lendemain où il participera aux « automnales » en compagnie d’une belle brochettes d’ écrivains.
Les photos sont celles qu’il m’a lui-même communiquées pour chermedia.
Pfouuu… Fait suer, je bosse ce jour là 🙁 Je serai bien venue moi ! En plus j’ai jamais vu ta bibli.
Je comptais me rendre aux automnales à Sagonne, je verrai donc Pierre Thiesset à ce moment là 🙂
Puisqu’on est dans le vélo, tu as lu l’article d’aujourd’hui dans le Berry sur un gars (Florian Bailly) qui est parti de Savoie et a rejoint Tokyo sur un vélo électrique (équipé de panneaux solaires) ?
Ah non, je n’ai pas lu le Berry Rep, mais je suis certaine que Pierre, à la lecture de ton commentaire, va s’y intéresser, si ce nest déjà fait…
Bonjour,
Merci beaucoup pour cet article.
Toutefois, je me permets une petite remarque : pour ne pas donner du grain à moudre aux simplets qui déblatèrent à longueur d’article sur les objecteurs de croissance (« fascistes », « khmers verts », « ayatollahs de l’écologie » étant des insultes ressassées jusqu’à la nausée), je dois préciser que je ne suis pas un vélorutionnaire forcené, autoritaire, qui voudrait incendier toutes les bagnoles et mettre tout le monde sur des pédales. Ce serait déjà pas si mal si la moitié des trajets urbains (qui ne dépassent pas 3 km !) se faisait à pied, à vélo, en rollers ou sur des échasses plutôt que dans des caissons.
Le mouvement vélorutionnaire oppose simplement la raison au délire automobile. Il alerte sur les dévastations engendrées par quelques décennies de tout-automobile. Pour faire très vite, et en vrac : pollution de l’air, réchauffement climatique, bruit, enlaidissement, destruction de terres agricoles, crise alimentaire engendrée par les agrocarburants, bétonnage du territoire, étalement urbain, disparition des commerces de proximité, stress, montée de l’individualisme, perte de la convivialité, dégradation de la santé (maladies respiratoires, cardiovasculaires, asthme, cancers, obésité liée aux modes de vie sédentaires…), destruction des ressources naturelles, raréfaction du pétrole, tuerie (la voiture fait 1,3 millions de victimes par an dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé)… Bref, c’est ni plus ni moins que la mort qui est acceptée, pour une stupide machine.
L’industrie voudrait faire croire qu’elle trouvera une solution technologique à tous ces problèmes. Les voitures électriques vont nous sauver ! Foutaises : le lithium, dont sont composées les batteries des véhicules électriques, se trouve en quantité limitée sur la planète. Son extraction dévaste des pays d’Amérique du sud, comme la Bolivie. Il est mathématiquement impossible de faire rouler le parc automobile mondial à l’électricité. Même en multipliant les centrales nucléaires en France, ou les centrales à charbon en Chine ou en Allemagne… Belles perspectives.
Bref, face aux enjeux colossaux auxquels l’humanité se trouve confrontée en ces temps d’effondrement généralisé, la remise en cause de la place de l’automobile est tout simplement urgente. C’est ni plus ni moins qu’un combat pour la survie prolongée de l’humanité.
Vive le vélo,
Pierrot