En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis, édition du Seuil. 1


Tout commence, le jour où Eddy 10 ans se fait tabasser par deux  garçons dans le couloir du collège.

Il vit en Picardie au sein d’une famille ouvrière, pauvre de quatre  enfants…

De générations en générations sa famille résignée subit les lois et les conditions de vie de leur milieu,  accompagnées de leurs lots de souffrances (maladie, chômage, alcoolisme, violence…).

Alors pour oublier leur environnement morne et hostile, ces villageois deviennent racistes…  La peur de l’autre les anime, y compris la peur d’eux-mêmes, du Blanc, du Noir, de l’Arabe…

Très vite,  Eddy se sent différent, il n’a rien de commun avec cet univers de par son langage, ses attitudes…

« Ce sont des moments comme celui-là qui m’ont révélé le piège dans lequel j’étais, l’impossibilité de changer à l’intérieur du monde de mes parents, du collège… »

Sa rencontre avec des professeurs, sa passion inconditionnelle du théâtre  le pousseront  à  fuir son village et entrevoir une autre vie possible sous des auspices plus cléments et tolérants.

Un témoignage courageux, très fort, cruel et poignant, loin des clichés convenus, oblige  le lecteur à réfléchir sur la société actuelle…

Le narrateur dépeint  avec réalisme une souffrance intime, parfois insoutenable d’un enfant rejeté, incompris, sans jugement, comme un constat…

Toutefois ce récit s’achève sur une magnifique note d’espérance, l’écrivain (21 ans) est  élève à l’école normale et a déjà publié (Pierre Bourdieu : « l’insoumission en héritage » ; PUF, 2013)

Sans titreImage Edouard Louis (Bellegueule)


Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

3 + 4 =

Commentaire sur “En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis, édition du Seuil.

  • martine gallois

    Sujet sensible et toujours d’actualité !
    A découvir aussi le livre de Noémya Grohan, qui durant toutes ses années scolaires,du primaire à la troisième, a souffert de harcèlement, mais aussi de la passivité de ses parents et des professeurs face à son calvaire. « De la rage dans mon cartable » Noémya Grahan, chez Hachette collection Témoignages