Samedi 23 juillet 2016, les bénévoles de la médiathèque intercommunale Vals de Cher et d’Arnon de Massay, accompagnés de conjoints et amis, faisaient une sortie en Vallée noire dans le pays de George Sand.
Arrivés à Saint-Chartier, nous réalisons une promenade dans les rues. L’histoire de ce village se confond avec celle de son château depuis le moyen-âge jusqu’à la révolution. A l’écart du village plus ancien de Vic-sur-Saint-Chartier, l’abbaye de Déols y établit un prieuré et un château y est construit. Dans les ruelles, nous voyons un « travail » qui servait à cette époque à ferrer les chevaux. George Sand situe à Saint-Chartier son roman « Les Maîtres sonneurs ».
Au IXème siècle, les moines défricheurs et bâtisseurs de saint Benoît, s’installent à La Berthenoux. Le prieuré relevait au XIIème siècle de l’abbaye bénédictine de Massay. Le prieuré est brulé en 1175 par Jean de Linières, alors en conflit avec le dernier des Raouls de Châteauroux. En 1262, Guillaume II de Chauvigny, seigneur de Châteauroux, abandonne une partie de la justice à l’abbaye de Massay. Les moines y créent une foire en septembre, appelée « Foire de la nativité ». Elle a un grand succès parce qu’aucun droit n’est perçu : « ni tonlieu ni coutume ». Guillaume II de Chauvigny tente de la concurrencer par une autre le même jour à Cosnay, non loin de là mais sans succès. Un procès a lieu, le jugement rendu en 1269 établit La Berthenoux dans ses droits et interdit la foire concurrente.
Des fortifications et douves sont érigées au XIIIème siècle et au XIVème siècle. Une des tours portent une inscription au nom de Chamborant, abbé de Massay au XVème siècle.
A l’intérieur de l’église qui possède des passages berrichons, la voûte ressemble à celle de l’abbaye de Massay. Une exposition permanente relate l’histoire de La Berthenoux.
Et pour couronner la visite de ce village de 430 âmes, et en bénévoles érudits que nous sommes, un petit tour à la bibliothèque municipale, installée dans une ancienne ferme rénovée et située dans ce bel environnement. Outre l’aménagement, de bien belles fresques y sont exposées.
Nous sommes passés devant le château d’Ars, situé sur la commune de Lourouer-St-Laurent ; c’est dans ce lieu que George Sand a situé quelques scènes de son roman « Ces beaux messieurs de Bois-Doré ».
C’est également dans le château d’Ars, depuis 2009 et vers le 14 juillet, qu’ont lieu les Rencontres internationales de luthiers et maîtres sonneurs. Auparavant, elles se sont déroulées dans le château de Saint-Chartier jusqu’en 2008.
La Châtre, c’est jour de marché : balade dans la vieille ville, vue de quelques maisons à colombage. Sur la place, dans les rues et sur le marché, un groupe folklorique breton se déplace, joue et danse devant les badauds émerveillés tout comme nous.
Midi, c’est l’heure d’aller déjeuner ! Nous nous retrouvons tous au restaurant le Lion d’Argent pour un repas bien mérité offert aux bénévoles (précisons) par la Mairie de Massay. Il était temps de reprendre des forces après une matinée déjà bien chargée !!!
Nohant-Vic réunit deux anciennes communes, Nohant et Vic-sur-St-Chartier. Les deux villages possèdent chacun leur église. La maison de George Sand se situe dans le village de Nohant. Construite à la fin du XIIIème siècle, cette maison de maître et ses dépendances sont acquises par Madame Dupin de Francueil, grand-mère paternelle de George Sand. Née Amandine Aurore Lucile Dupin en 1804, baronne Dudevant, George Sand vit de sa plume et conquiert son indépendance. Séparée de son mari, elle défend les droits des femmes dans ses ouvrages et s’investit dans la révolution de 1848. Elle est romancière, auteur dramatique, critique littéraire française, journaliste. Elle a eu deux enfants, Maurice et Solange.
Après avoir pris nos tickets à la billetterie, nous découvrons à l’étage les outils de petit théâtre et les marionnettes, créée par Maurice Dudevant-Sand. Ce dernier était écrivain, dessinateur, peintre et même sculpteur. Présentant des talents artistiques, il est entré dans l’atelier d’Eugène Delacroix. Il a passé la majeure partie de sa vie à Nohant après la séparation de ses parents et entretenait une relation fusionnelle avec sa mère. Les habits des marionnettes étaient réalisés par sa mère, George Sand.
Au 2ème étage se trouve l’atelier musique où est retracé le passage des auteurs-compositeurs de l’époque et connus de George Sand.
C’est l’heure de visiter la maison de George Sand, accompagnés d’une guide. Accueil dans le hall, notre guide narre la vie de George Sand au fur et à mesure que nous progressons. Visite des cuisines, le fourneau très moderne de l’époque pour faciliter le travail des domestiques. Eh oui, George Sand recevait beaucoup d’amis ou de personnalités. C’était une femme très moderne. Son pseudo d’écrivain est très masculin et elle est très à l’aise dans sa tenue vestimentaire masculine dont elle a lancé la mode. Elle a fait scandale par sa vie amoureuse agitée et l’émancipation des femmes n’était pas bienvenue à cette époque.
George Sand contribue activement à la vie intellectuelle de son époque, accueillant à Nohant des personnalités aussi différentes que Franz Liszt, Frédéric Chopin, Marie d’Agoult, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Eugène Delacroix. Elle s’est engagée politiquement à partir de 1848 et participe au lancement de trois journaux : La Cause du peuple, Le Bulletin de la République, l’Eclaireur.
George Sand composait des scénettes qui étaient jouées par les invités dans la scène aménagée en théâtre. Maurice Dudevant-Sand a créé les décors, les peintures et jouait aussi des scénettes dans le petit théâtre des marionnettes.
George Sand a écrit près de 80 romans, entretenu plus de 20 000 correspondances, plus les journaux. Son œuvre très abondante et la campagne du Berry lui sert souvent de cadre tout comme ses engagements pour ses écritures. Ses premiers romans comme Indiana bousculent les conventions sociales. Elle s’est aussi inspirée du milieu paysan avec des romans champêtres comme La Mare au diable, François le Champi, La Petite Fadette, Les Maîtres sonneurs.
George Sand passe la majeure partie de sa vie à Nohant. Elle s’occupera beaucoup de ses petits-enfants, Aurore et Gabrielle. Dans le parc, cinq arbres sont labellisés arbres remarquables de France : deux cèdres plantés pour la naissance de ses enfants Maurice et Solange, ainsi qu’un ginko biloba, un saule pleureur et un if. Elle décède à Nohant dans la chambre bleue le 8 juin 1876.
Enfin l’église de Vic à 3 km de Nohant, nous a dévoilé ses magnifiques fresques du XII° siècle.
Cette sortie des bénévoles fut une excellente journée ensoleillée, culturelle, patrimoniale et très conviviale.
Beau reportage !
Et pour les amateurs de randonnées pédestres :
http://www.sentiermaitressonneurs.com/