Go Ganymède ! de Antoine Bello


BelloA la fin des années 2050, les Etats-Unis sont lancés dans la conquête de Jupiter, aboutissement du programme Ganymède (nom malicieusement prémonitoire puisque, dans la mythologie grecque, Zeus, alias Jupiter, enleva le beau Ganymède).
C’est via les éditions annuelles de la gazette « Go Ganymède, la lettre », organe de l’association internationale éponyme, que, sur quatre années, de 2058 à 2061, nous suivons les dernières étapes du programme. La variété des plumes qui s’y expriment donne toutes ses dimensions à l’aventure amenant l’astronaute Jim Mute en orbite autour de Jupiter. Dimensions multiples dont, progressivement, s’impose celle du fatum, du destin d’un homme seul.
On peut regretter l’insuffisante imagination des changements, le contexte géopolitique semblant curieusement proche de celui que nous connaissons à la fin du 20ème siècle dans cette nouvelle publiée en 1996, et qui contient un couac de taille : une assemblée générale de l’association « Go Ganymède » est annoncée au World Trade Center !
Dommage !
Ça n’en reste pas moins un texte parfaitement boulonné, construit astucieusement, sans narrateur invraisemblable qui aurait pu faire boiter l’ensemble.
Antoine Bello est né en 1970 ; dans sa prime enfance, il a donc connu les dernières salves du programme Apollo. Mais, plutôt que le rêve d’enfant, c’est le désenchantement de l’adulte qu’on entend dans cette nouvelle.


A propos de Scriptos

Géophysicien de formation, Dominique Drouin enseigne un an en région parisienne, dans un lycée formant des paysagistes. Puis il travaille pendant de nombreuses années sur les systèmes d'information (ces systèmes de parcage des signes en vue de leur traitement industriel) de grands groupes d'assurance. Parallèlement, d’une lecture curieuse, précise et attentive, il se nourrit des grands textes littéraires. Vers l’âge de 30 ans, le « Phédon » de Platon, notamment, lui laisse un violent souvenir de puissance textuelle. Un désir accru de littérature lui fait alors lire « A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust. C’est l’enchantement et la révélation, qui décident de son entrée définitive en littérature pour laquelle il délaissera bientôt toute autre activité.

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