Le titre de l’album vient du nom d’une petite flûte taillée dans une tige de mil, le moffou, jouée par les peuples du Sahel entre autres pour effrayer les oiseaux au moment des semis. Moffou est également le nom donné par Salif Keïta au centre culturel qu’il a créé dans la capitale malienne Bamako…
Son parcours est à lui seul exceptionnel : né sous de mauvais auspices à cause de sa blancheur de peau (due à l’albinisme, une maladie génétique qui affecte la production de mélanine, et donc la couleur de la peau… considérée comme une tare voire un mauvais sort en Afrique noire), malgré des origines nobles (le patronyme Keïta * fut porté par des familles royales mandingues de l’ancien empire du Mali depuis le Moyen-Age) qui lui interdisaient toute pratique de la musique, réservé aux basses classes de la société, Salif a su affronter tous les obstacles que la vie lui imposait, et s’imposer internationalement, en Europe et aux Etats-Unis, depuis la fin des années 80.
Avec le sénégalais Youssou N’dour, et son compatriote bluesman Ali Farka Touré décédé en 2006 (co-auteur avec le musicien blanc Ry Cooder d’un magnifique album : « Talking Tumbuktu »), Salif Keïta est à l’origine d’un renouveau et d’une reconnaissance internationale de la musique africaine depuis dix ou quinze ans…
Instruments à percussions ou à cordes traditionnels (balafon et kora), voix éraillée du chanteur rehaussée par un choeur de voix féminines absolument splendide et poignant (sur les titres « Katolon » et « Moussoldu » en particulier), collaboration exceptionnelle de la « diva aux pieds nus » du Cap-Vert, Cesaria Evora (sur la première chanson « Yamore ») ou du maître de l’électro frenchie Martin Solveig (ici sur le clip vidéo de « Madan » également réutilisée pour la Coupe du monde de football 2006 « grâce » au refrain philosophique et bétonné de Cauet « Zidane y va marquer, Zidane y va marquer ! »), on a affaire à un chef-d’oeuvre de la World Music, qui fera date . Son site officiel pour plus de détails sur sa discographie :
http://www.salifkeita.net
(* : un superbe album jeunesse – grand format – évoque cette lignée mandingue du Mali : « L’Epopée de Soundiata Keïta » de Martine Lafon et Dialiba Konaté ( Le Seuil, 2002) qui fut aussi adapté sous forme de conte-pièce de théâtre ).
vrai j’adore la musique de Salif surtout en écoutant à la radio .sa musique nous rappelle le Mali. Bon chaque fois que je l’écoute je me sens heureuse,vraiment Salif du courage, je suis fière de vous.