Lisa-Kainde (les cheveux en bataille) et Naomi Diaz (les couettes en chignons ) ont choisi comme nom de scène Ibeyi, c’est le nom de jumeaux, des demi-dieux du panthéon Yoruba.

Nées à Paris, elles sont vénézuéliennes par leur mère et cubaines par leur père, le percussionniste Anga Diaz du groupe Buena Vista Social Club. Disparu en 2006, il a laissé un héritage que le premier album de ses filles révèle. Elles chantent en anglais et en yoruba, cette langue majeure sur l’île de Cuba, où les esclaves venus du Nigeria et du Bénin l’implantèrent ainsi que leur religion et leur musique.

Naomi, se consacre aux percussions classiques pendant 10 ans et baigne dans le hip-hop de Kendrick Lamar, Jonwayne, Wiz Khalifa. Sa sœur Lisa a toujours écouté de la soul, du jazz et voue un culte à Nina Simone. Elle a aussi fait du piano mais préfère le chant. Un jour elle se retrouve dans un studio d’enregistrement et Naomi lui dit « ha non, si c’est pour faire un disque, tu ne vas pas faire un disque toute seul, je viens avec toi!!! ».

Elles se sont réfugiées dans les textes et l’écriture durant leur adolescence, sans jamais penser que cela deviendrait un disque!!!

C’est ainsi qu’elles ont eu envie de devenir musiciennes, d’inventer un son, une musique qui leur ressemble. Voila comment est née Ibeyi.

Ibeyi leur a permis de se rejoindre et la musique les a aidées à se comprendre car jumelles mais pourtant si différentes, l’une réservée, l’autre extravertie. Maintenant elles sont complémentaires sur scène et nous emportent dans leur chant enivrant!!!!

Leurs compositions sont un mélange de plusieurs influences : de chant Yoruba qu’elles écoutent depuis leur plus tendre enfance, de soul music, hip-hop et de sons électroniques. Elles la décrivent comme « negro spiritual contemporain ».

La musique se compose de refrain nu-soul et d’ambiance trip-hop jazzy, de chants sacrés ainsi que de gospel. Basées uniquement sur le chant et les percussions, avec quelques touches de sons synthétiques, leurs chansons viennent de très loin (le folklore afro-cubain). Elles évoquent aussi des sentiments très profonds comme la perte de leur père et de leur sœur ainée. Les jumelles semblent flotter entre plusieurs univers à la fois avec les ancêtres et le futur. Les treize titres d’Ibeyi parlent d’amour, de mort et de disparition.

Produit par le prestigieux label anglais XL Recordings (Adele, Jack White ou The xx …) et réalisé par Richard Russell, son mythique patron, Ibeyi, leur premier album semble dans la bonne voix!!!!

Le quotidien britannique « The Guardian » vient de les classer numéro 1 des « artistes à suivre en 2015 » et s’émerveille de leur histoire.