Le mec de la tombe d’à côté / Katarina Mazetti, trad. du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus .- Babel
Un titre un tantinet vulgaire… Un nom d’auteur à consonance italienne qui s’avère suédoise… A lire ou pas ? Quand je me rends compte que l’une des deux protagonistes est bibliothécaire, immédiatement je plonge… Improbable pourtant cette rencontre : elle, Désirée, bibliothécaire se présente comme « veuve encore jeune, sans enfants. Quelle tragédie et quelle injustice »… Lui, Benny, vit seul depuis la mort de sa mère et élève ses 24 vaches laitières. Voisins de tombe en quelque sorte ! Une rencontre qui commence plutôt mal : préjugés, méconnaissance et méfiance.
Lui : « Putain, je ne peux pas la blairer, je ne peux vraiment la blairer. Pourquoi elles est tout le temps assise là ?… Me rendre sur la tombe est mon seul bol d’air, mais, même là j’ai du mal à me dire que j’ai le droit de faire une pause et de simplement penser. Il me faut d’abord biner et planter et m’activer, avant de m’autoriser à m’asseoir. Et alors, le la trouve assise là. Décolorée comme une vieille photo couleur qui a traîné dans une vitrine pendant des années. Des cheveux blonds fanés, le teint pâle, des cils et sourcils blancs, des vêtements ternes et délavés, toujours un truc bleu ciel ou sable. Une femme beige. «
Elle : « Le Forestier vient régulièrement à quelques jours d’intervalle, vers midi, toujours en trimballant de nouvelles plantes et des engrais. Il dégage cette fierté propre aux cultivateurs du dimanche, comme si la tombe était son jardin ouvrier. La dernière fois, il s’est assis à côté de moi sur le banc et il m’a observée du coin de l’œil mais sans rien dire. Il avait une drôle d’odeur et seulement trois doigts à la main gauche »
Ils vont cependant tenter de construire une relation passionnelle où la découverte de l’autre est source d’étonnements, d’agacements, d’incompréhensions sans cesse renouvelés : le choc de deux univers qui, à priori, n’ont rien en commun.
Décalé, cocasse, tendre, parfois grave et surtout émouvant, un roman qui se dévore en un clin d’oeil.
bien tentant ce roman « qui se dévore en un clin d’oeil »
pour moi qui suis gourmande !!
merci Christine.